ATHENES (Reuters) — Les douaniers grecs ont entamé hier une grève de trois jours pour protester contre des baisses de salaire prévues dans le cadre du plan d'austérité mis en place par Athènes pour réduire son déficit budgétaire. Une partie du personnel du ministère des Finances, dont des employés du bureau des statistiques nationales, a également débrayé hier pour protester contre le gel des revenus. Les agents du fisc ont quant à eux annoncé leur intention d'observer une grève de 24 heures aujourd'hui. Des agriculteurs ont en revanche mis fin à 30 jours de blocage d'un poste-frontière avec la Bulgarie en dépit du refus du gouvernement de satisfaire leurs revendications financières. Bien que peu soutenues par l'opinion publique, ces actions de protestation se multiplient et constituent un test pour le gouvernement qui s'est engagé à mettre en application en février un vaste plan de réduction du déficit. «Les mesures du gouvernement vont peser encore davantage sur nos salaires, nous avons déjà perdu 10% de revenu ces deux dernières années en raison du gel des salaires», a expliqué le trésorier de la Fédération des employés des douanes, Apostolos Papantonis. Le prolongement de la grève pourrait provoquer des embouteillages de conteneurs dans les ports et à la frontière et affecter l'acheminement du pétrole à travers le pays. Le syndicat des douanes décidera cette semaine de l'organisation de nouvelles journées de grève, selon Papantonis. L'influent syndicat de la fonction publique, Adedy, à l'origine d'une grève de 24 heures la semaine dernière, participera à celle organisée le 24 février prochain par le syndicat du secteur privé Gsee. Selon les deux syndicats, qui rassemblent à eux seuls la moitié des 5 millions de travailleurs grecs, les personnes modestes seront les premières victimes de l'ensemble des mesures prises par le gouvernement pour ramener le déficit budgétaire de 12,7% du PIB l'an dernier à 3% en 2012. En annonçant en octobre que le déficit budgétaire en 2009 serait trois fois plus important que prévu, la Grèce a provoqué une onde de choc sur les marchés financiers. Selon les sondages, le gouvernement est soutenu par une majorité de la population.