L'Observatoire du patrimoine urbanistique et architectural dans les pays arabes a été inauguré hier matin au siège de l'Organisation arabe pour l'Education, la Culture et les Sciences (Alecso), par le directeur général de l'Organisation, Abdullah Hamad Muhareb. Cet observatoire vise à préserver le patrimoine arabe menacé de disparition et à le valoriser afin qu'il soit au cœur des stratégies de développement urbain durable dans la région arabe d'ici 2030, selon les propos du directeur général de l'Alecso. A cette occasion, Abdullah Hamad Muhareb a précisé que ce projet constitue un mécanisme important pour mettre en œuvre la charte de préservation du patrimoine architectural et urbanistique dans le monde arabe et une base de données électronique à travers laquelle l'Alecso pourra fournir l'appui technique aux pays arabes en mobilisant les compétences académiques et professionnelles dans les domaines de la documentation, de l'information, de formation et d'évaluation pour sauver les monuments historiques et les sites archéologiques des villes arabes dans les périodes post-conflictuelles. L'observatoire veillera à assurer la coordination et la coopération avec les institutions et les organisations gouvernementales et non gouvernementales spécialisées dans ce domaine en vue d'échanger les données en matière de patrimoine et de contribuer à la mise en place des politiques susceptibles de préserver la mémoire des villes arabes. Prenant la parole, le ministre de l'Education, Neji Jalloul, a relevé qu'en période de conflits politiques, la préservation du patrimoine devient désormais une responsabilité énorme, car il s'agit d'un héritage humain qu'il convient de protéger de tous les points de vue. De ce fait, l'Observatoire constitue, a-t-il précisé, un projet culturel prometteur qui contribuera à institutionnaliser la préservation du patrimoine pour qu'il demeure à la portée des générations futures. A son tour, le ministre des Affaires culturelles, Mohamed Zine El Abidine, a relevé que cet observatoire constitue un mécanisme structurel d'envergure qui jouera un rôle important dans les stratégies de développement culturel en général. Il a, par ailleurs, mentionné que la Tunisie a adhéré depuis des siècles dans la préservation du patrimoine bien que les efforts dans ce sens demeurent encore insuffisants. Il a, dans ce contexte, souligné la nécessité de réviser les lois et les législations qui présentent certaines lacunes afin de faire face au climat géopolitique en crise que connaît la Tunisie et l'ensemble des pays arabes. Il est à rappeler que le projet de lancement de cet observatoire, annoncé hier lors d'une réunion de deux jours (3 et4 octobre 2016) à l'Alecso, est venu en application de la décision de la 18e édition du congrès des ministres chargés des Affaires culturelles dans le monde arabe tenue à El Manama (Bahrein) au mois de novembre 2012. Les résultats de ce projet seront présentés lors de la 22e édition du congrès sur les sites et le patrimoine qui aura lieu au Koweït du 8 au 10 novembre prochain. Les recommandations finales seront soumises par la suite à adoption lors de la 20e édition du Congrès des ministres arabes de la Culture qui se tiendra à Tunis les 14 et 15 décembre 2016.