Nos élèves vivent une tension permanente maintenue depuis au moins trois ans par des conflits entre le ministère et les syndicats (enseignement de base et secondaire). Les raisons sont faciles à trouver. La confrontation est attisée à l'occasion de n'importe quelle mesure au point que des syndicalistes ont demandé la destitution du ministre. C'est, curieusement, ce slogan qui est, aujourd'hui, brandi par des élèves sous prétexte que le calendrier des devoirs est surchargé et qu'il y a une mauvaise répartition. Les parents sont inquiets, eux qui savaient d'avance qu'il n'y aura plus d'année scolaire sereine et qu'il y aura toujours des troubles et des perturbations pour un «oui» ou pour un «non». Ce qui les tourmente le plus, c'est de voir leurs enfants devenir victimes «collatérales» d'une querelle dans laquelle, en principe, ils n'ont rien à voir. Le mouvement de protestation observé par certains élèves dans quelques établissements soulève beaucoup de questions. Certes, l'argument est vite trouvé et il est raisonnable : le calendrier des devoirs. Surcharge Selon ces élèves, la surcharge est forte. L'accumulation des devoirs pèse beaucoup sur eux et les épuise. C'est leur droit de s'exprimer et d'attirer l'attention des autorités sur la question. Mais de là à exiger le départ du ministre de l'Education... C'est pourquoi on sent qu'il y a une manipulation. Or, il serait inacceptable qu'on mêle nos enfants à des actions de règlements de comptes entre certaines parties. Cela ne doit pas se faire aux dépens de nos élèves et de leur avenir. Que ceux qui ont des agendas suspects sachent que c'est une ligne rouge à laquelle il ne faut pas toucher. La question des devoirs n'est pas impossible à résoudre. Et, à ce propos, les autorités ont vite réagi pour apporter les éclaircissements et les réajustements nécessaires susceptibles de satisfaire les élèves et leurs exigences. Ce qui est considéré comme une surcharge, c'est précisément le fait que la majorité des professeurs ont choisi de passer les devoirs de contrôle presque dans la même période qui a suivi les dernières vacances. Ce qui a entraîné des efforts supplémentaires pour la préparation et limité le temps de révision entre un devoir et un autre. La remarque est très objective d'ailleurs. Le ministère a compris le fond du problème et a immédiatement proposé de réajuster le calendrier publié le 11 octobre dernier. Ce document, pourtant, était clair. Le contrôle continu sert à évaluer les élèves à travers des tests oraux, des TP, des devoirs de contrôle et des devoirs de synthèse. Il prévoyait le déroulement des tests oraux et des devoirs de contrôle dans des périodes déterminées. Les tests, par exemple, doivent se dérouler sans préavis. Les devoirs de contrôle sont programmés selon un calendrier préparé par le censeur ou le surveillant général, sous la supervision du directeur et en présence des professeurs. Il est, en outre, interdit de faire subir aux élèves plus d'un devoir par jour sauf cas exceptionnel. Et là, il est demandé de faire en sorte que les deux devoirs ne concernent pas deux matières spécifiques. Un seul devoir de contrôle Aussi, et devant les protestations des élèves, le ministère a-t-il introduit plus de souplesse dans le calendrier semestriel prévu. Au départ, les devoirs de contrôle devaient se dérouler du 3 octobre au 10 décembre 2016. Tandis que les devoirs de synthèse le seraient du 15 décembre au 5 janvier 2017. Une rectification s'imposait, alors. C'est l'accord auquel sont arrivées les deux parties. Un accord aux termes duquel on s'en tiendrait à ce qui a été fait. Un seul devoir de contrôle suffira pour ce semestre. Ceux qui en ont, déjà, effectué deux, c'est la meilleure note qui sera prise en compte. S'agissant des devoirs de synthèse pour ce semestre, un nouveau calendrier sera élaboré et les nouvelles dates devront être connues par les élèves avant le 10 décembre. D'ailleurs, une période a été fixée pour la passation de ces devoirs : du 12 décembre au 5 janvier 2017.