Toute l'approche est à revoir pour passer au palier supérieur. De la matière première, il y en a Perdre contre la Suède en Coupe Davis n'est pas la fin du monde. Finalement, nous avons perdu contre l'école suédoise qui, malgré sa régression, conserve toujours ses réflexes de savoir-gagner et d'efficacité. Avions-nous la possibilité de faire autrement? Notre sélection mérite-t-elle de perdre? Maintenant et à tête reposée, les analyses et commentaires peuvent diverger, s'opposer même. Pour ceux qui sont loin des coulisses de la sélection et de la FTT, ils ne connaissent pas tous les détails de la vie de la sélection, ses histoires, les pressions exercées et aussi les interférences (et Dieu sait combien elles sont nombreuses!). On peut dire qu'on pouvait faire un peu mieux. Il y avait des détails petits peut-être pour les uns, mais ce sont ces détails qui ont fait la différence. De l'application à la bonne gestion des moments-clés des matches de simple en passant par la gestion de l'effort, tous ces facteurs, les Suédois les ont mieux gérés que nous. Cela dit, il faudra bien analyser cette défaite, en tirer les leçons qu'il faut, et surtout décider et apporter les changements qu'il faut en vue du match de Chypre. Tout cela en positivant et en essayant de capitaliser la confiance acquise. La confirmation de Malek Jaziri en tant que leader de la sélection et premier et incontournable atout, la révélation Aziz Dougaz, l'engouement du public qui a montré que le tennis est un sport populaire, la bonne organisation de l'événement (la FTT a mis le paquet pour être à la hauteur des attentes et cela c'est un point à mettre à son actif) sont des points positifs sur lesquels on peut bâtir. Mais en même temps, il faut avoir le courage d'avouer ses erreurs. Ce n'est pas quelque chose qui nuit, au contraire, c'est ce qu'il faut pour avancer et assurer la victoire devant Chypre en avril prochain. La gestion de l'équipe et sa composition, l'identité du capitaine de l'équipe, la qualité du staff (un kiné talentueux comme Walid Jeljeli ne suffit pas à lui seul pour préparer physiquement les joueurs pour les matches de coupe Davis), le contenu et la logistique de préparation, tout ça, ce sont des points à revoir. Interférences... Aujourd'hui, on a une équipe de Tunisie qui force le respect. Certainement que sur le plan technique, il faut essayer de rapprocher autant que possible le niveau des joueurs de la sélection à Malek Jaziri. Cela nous permet d'avoir une équipe équilibrée. En même temps, il faut délimiter comme il faut le champ de la sélection. C'est-à-dire «centraliser» l'autorité technique et éviter que les joueurs soient exposés à différents «coachs» en même temps. Cette image en fin du match de Aziz Dougaz contre Arvidsson est «pitoyable». Le garçon, pris par l'effort et qui demandait un soutien psychologique, avait affaire à son capitaine, à l'entraîneur de Jaziri, sans oublier les «entraîneurs» du jour à quelques mètres derrière lui. Tout le monde voulait apporter son idée, faire le travail des autres et cela ne peut que perturber l'équipe. En attendant une autre approche en Coupe Davis, l'heure est au parler-franc tout en évitant l'évaluation sensationnelle. Beaucoup encore à faire dans cette équipe de Tunisie : le plus important est d'élever le facteur qualité. La matière première, la volonté existent bel et bien. C'est ce qui compte. Une stratégie claire, une fédération qui met plus de moyens, un encadrement technique de qualité, et de la personnalité pour rappeler à l'ordre tous ceux qui font du mal à la sélection, c'est ce qu'on attend à court terme.