Les sit-inneurs revendiquent plus d'égard pour leurs efforts et sacrifices, une réévaluation de la prime de risque et l'amélioration des conditions de travail. Le déplacement imprévu de La Kasbah au port de Radès a débouché sur des affrontements avec les forces de l'ordre Ils sont venus en nombre, de loin pour certains, de Médenine notamment, les agents de la Douane tunisienne se sont rassemblés devant le siège de la présidence du gouvernement pour réclamer des droits, et notamment le droit à une prime de risque. Travaillant souvent dans des conditions difficiles et dans des zones frontalières à hauts risques, les douaniers revendiquent plus de moyens et s'étonnent de voir que le gouvernement reste, d'après eux, sourd à toutes les demandes. Rassemblée à La Kasbah, la foule a brandi les photos des douaniers martyrs, tombés lors de l'exercice de leurs fonctions. Ils sont cinq martyrs, dont Houssine Mansouri, tué le 7 mars 2016. Selon les protestataires, aucun hommage ne lui a été rendu ni par la présidence de la République, ni par le chef du gouvernement. « Nous sommes en première ligne pour combattre la contrebande, s'agace Ridha Nasri, président du bureau exécutif du syndicat unifié des agents de la douane. Et malgré l'ensemble de nos efforts et nos sacrifices, notre revendication légitime pour une réévaluation vers la hausse de la prime de risque n'a pas été prise en considération ». Echauffourées Selon lui, un procès-verbal scellant l'engagement de la direction générale des douanes à améliorer les conditions de travail n'a pas été honoré. « Plusieurs élus de l'ARP étaient pourtant présents lors de la signature », a-t-il déclaré aux médias. L'engagement avait été signé il y a plus de six mois. Le sit-in s'inscrit dans le cadre d'un mouvement de protestation entamé depuis plusieurs jours au poste frontalier de Ras Jedir, pour les mêmes revendications. Fethi Elleuch, secrétaire général du syndicat régional de la douane à Médenine, estime pour sa part que le corps armé est totalement négligé par le gouvernement. « Les autres corps ont eu droit aux promotions exceptionnelles et pas nous, dit-il. Les agents du ministère de l'Intérieur bénéficient d'une prime du Sahara variant entre 150 et 200 dinars alors que nous, nous n'en recevons que 25 dinars, est-ce normal ? ». Mais les choses ne se sont pas passées dans le calme. Après s'être réuni devant la présidence du gouvernement, des dizaines de douaniers se sont déplacés au port de Radès et, suite à quelques altercations, le sit-in s'est transformé en un affrontement entre les forces de l'ordre et les douaniers. « Lorsque personne n'a accepté de nous voir, explique Fethi Elleuch, certains, de manière spontanée, ont décidé d'aller au port de Radès pour faire entendre nos revendications à l'administration ». Si quelques échauffourées ont effectivement eu lieu, comme le prouvent certaines vidéos diffusées sur internet, Elleuch estime que les forces de l'ordre et les protestataires ont fait preuve de retenue et de responsabilité.