Le déficit de la balance commerciale a atteint 3.878,9MD Le taux de couverture des importations tunisiennes par les exportations a perdu 8 points, au cours du premier trimestre 2017, atteignant 66% contre 74% durant la même période de l'année dernière, ce qui a porté le déficit de la balance commerciale à 3.878,9 millions de dinars (MD), selon les données du commerce extérieur présentées lors du Conseil ministériel du 28 avril. La dépréciation du dinar a contribué à l'aggravation de ce déficit. A cet égard, la monnaie nationale a perdu 10,6% de sa valeur par rapport aux autres devises durant le premier trimestre de cette année, alors que les prix internationaux ont augmenté de 1,1%, d'après la même source. L'aggravation du déficit de la balance commerciale est imputée, notamment, à la hausse des importations des produits énergétiques (50%), des matières premières et semi-industrialisées (30%). Ainsi, les importations du pétrole ont augmenté à 242,5 MD contre 150 MD, durant la même période de 2016. Il s'agit, également, de la hausse des importations des produits agricoles et alimentaires de 31% et des produits de consommation non alimentaires de 11, 7%. Durant le premier trimestre de 2017, les importations ont atteint au total 11.411,5 MD, en hausse de 20,3% alors que les exportations ont augmenté de 7,4% atteignant 7.532,6 MD. Les importations des produits de consommation ont atteint une valeur de 1.864,5 millions de dinars (MD), ce qui représente 14,1% du total des importations du pays et 16,7% du déficit commercial. Les importations des produits de consommation industriels ont augmenté de 10,6% pour atteindre une valeur de 1.581 millions de dinars (MD). Parmi ces produits, figurent les véhicules du tourisme dont les importations ont atteint 231,7 MD, dont 137 MD réalisés par les concessionnaires de voitures. Il s'agit, également, des matériaux électriques dont les importations se sont élevées à 81 MD, en hausse de 11 MD, des parfums et du prêt-à-porter avec respectivement 72,8 MD et 52 MD. Les importations de chaussures sont de l'ordre de 20,8 MD. A elles seules, les importations des vêtements d'occasion (fripes) représentent 49,3 MD, toujours selon les données gouvernementales. Quant aux médicaments, ils accaparent la part de lion dans les importations de produits industriels, atteignant 264 MD, en hausse de 26 MD par rapport à la même période de 2016. S'agissant des produits de consommation alimentaire, leurs importations se sont inscrits en hausse de 16 MD pour les fruits, dont 10,6 MD consacrés aux bananes, en augmentation de 2,3 MD, par rapport au premier trimestre 2016. Les importations des légumes ont également, augmenté de 13 MD, outre la hausse enregistrée au niveau des achats à l'extérieur des huiles végétales (20 MD), des produits de la pêche (23 MD), des préparations alimentaires (88 MD) et des conserves de poissons (10,8 MD). Le déficit commercial s'est particulièrement creusé avec les pays asiatiques atteignant 2.761 MD à la fin du mois de mars, contre 2.123 MD, durant la même période de l'année dernière. Les échanges avec la Chine et la Turquie enregistrent toujours les plus importants déficits, respectivement, de 940 MD et 478 MD. Alors que le déficit avec les pays de l'Amérique du Nord a régressé de 91 MD, et un excédent commercial a été enregistré avec les pays du Maghreb arabe (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie), lequel est passé de 187 MD à 206 MD. Face à cette situation, les voix de la société civile et des experts se sont élevées pour appeler à rationnaliser les importations et mettre fin à l'importation anarchique. Certains experts ont même recommandé de mettre en œuvre les clauses de sauvegarde prévues dans les accords commerciaux liant la Tunisie à certains pays et groupements économiques.