De notre envoyé spécial à Paris, Karim Ben Said Selon une étude faite par l'Institut OpinionWay, la victoire d'Emmanuel Macron demain boosterait la campagne des candidats du mouvement En Marche pour les législatives A deux jours du scrutin du deuxième tour de l'élection présidentielle en France, un sondage Ipsos crédite le candidat d'En Marche, Emmanuel Macron, de 61.5% des intentions de vote, contre 38,5% pour Marine Le Pen. Néanmoins, en nombres de voix, la candidate du Front national atteindra un score jamais atteint par l'extrême droite. Un score qui devrait normalement être possible grâce notamment au ralliement de Nicolas Dupont-Aignan, candidat de Debout la France, mais également d'un report de voix d'une partie de l'électorat de Mélenchon (extrême gauche) et de François Fillon (Les Républicains). Le même sondage prévoit que le taux d'abstention sera très élevé et se situerait entre 22 et 23%, alors que les bulletins nuls, car invalidés, représenteraient entre 6 et 7%. Un autre sondage, publié par l'institut Elabe, montre qu'Emmanuel Macron jouit d'un soutien massif des jeunes de 18 à 24 ans (62% voteraient pour lui), ainsi que des cadres supérieurs qui sont 76% à voter Macron. De son côté, la candidate du Front national s'appuie d'abord sur le vote des ouvriers, dont 62% se reconnaissent dans son programme. Selon une étude réalisée par l'Institut OpinionWay, la victoire d'Emmanuel Macron, demain, boosterait la campagne des candidats du mouvement En Marche pour les législatives, qui pourraient récolter entre 250 et 280 sièges de l'hémicycle, sur un total de 577. Si tel est le cas, Emmanuel Macron pourrait compter sur une quasi-majorité présidentielle et ne serait probablement pas contraint de chercher une alliance avec d'autres blocs parlementaires, à l'instar des Républicains ou des Socialistes. Des Socialistes qui, selon l'enquête OpinionWay, essuieraient une nouvelle défaite, avec uniquement de 30 à 45 sièges. Quant aux Républicains, ils seraient certes influents à l'Assemblée, mais pas décisifs, avec 210 voire 220 députés qui siègeront au Palais Bourbon. Mais, selon Pierre Laquiller, député les Républicains, Macron aura très certainement besoin d'eux et pourrait même être poussé à nommer François Barouin (chef de file des LR pour les législatives) comme Premier ministre. Le jeune Emmanuel Macron part avec une étiquette qui lui colle à la peau : celle du candidat par défaut, pour qui on vote à contrecœur. Plus de la moitié de ses futurs électeurs affirment qu'ils voteront d'abord pour éliminer Marine Le Pen et non pas pour soutenir le programme d'Emmanuel Macron. Malgré sa défaite, le Front national gagnerait quand même, dans cette hypothèse, plus de sièges à l'Assemblée et, selon OpinionWay, il parviendrait à récupérer entre 15 et 20 sièges. «La Force du Front national est au premier tour, c'est au second tour qu'il échouera dans la majorité des circonscriptions grâce au front républicain », nous explique un ancien ministre de François Mitterrand. Aujourd'hui, silence électoral en France avant le grand jour. Demain, dimanche, les bureaux de vote seront ouverts de 8h00 à 19h00, mais ce n'est qu'à 20h00 que les « sondages sortie des urnes » seront autorisés à être diffusés dans les médias.