Formule discutable, tension extrême, duel acharné EST-ESS, violence, dérapages fédéraux... Cette saison n'aura pas changé grand-chose dans le décor Encore une saison qui s'en va sans laisser franchement de bons souvenirs dans l'ensemble. Techniquement parlant, cela fait plus de 10 ans que le championnat se déprécie et que la qualité des joueurs, les acteurs sur le terrain, l'est aussi. Et comme on n'a plus de grands joueurs, on ne peut plus attendre un grand spectacle. Les matches se ressemblent plus ou moins, que ce soit en haut ou en bas du tableau. Et comme on ne manque pas de tension et d'attitude à la limite hystérique de la part des dirigeants et surtout du public, on ne peut plus espérer voir un championnat de qualité. Et pourtant, beaucoup d'argent circule sur ce championnat. Les joueurs, les entraîneurs et les agents sont ceux qui consomment la plus grande part de la «valeur ajoutée», déjà faible avec des revenus qui n'ont rien à voir avec la valeur intrinsèque et les ressources financières. Du coup, on a un championnat qui tourne avec des clubs déficitaires ou qui dépendent fortement de leurs présidents-bailleurs de fonds. Quelques satisfactions ? Oui, bien entendu. En dépit de la dégradation technique et de la rareté des joueurs qui attirent le public, notre championnat reste attractif et assez compétitif par rapport à ce qui existe en Afrique et dans le monde arabe. Notre championnat attire un bon public en Tunisie et à l'étranger. Il jouit d'une bonne réputation surtout auprès des pays voisins qui suivent peut-être plus que nous tout ce qui se passe sur notre championnat et au moindre détail. Même si on dit que notre championnat a perdu de sa verve, on ne peut pas nier que l'engouement pour les matches reste intact. L'impression est que le public ne suit plus les matches de championnat, mais circulez les dimanches et voyez les milliers de jeunes qui sont collés devant les télés pour suivre les matches de leurs équipes préférées. Un match comme celui entre l'EST et l'ESS, on en a parlé pendant des jours et des jours partout (bureaux, foyers, cafés...). La passion pour le foot malgré la violence dans les stades et l'extrême tension qui règne est à notre avis la chose la plus certaine de la saison qui s'est écoulée. Duel coude-à-coude Nous avons choisi les moments forts et les révélations du championnat de Ligue 1. Chacun de nos invités y est allé de sa manière. Cette saison aura primé surtout par ce duel EST-ESS au play-off. Un duel acharné qui a tourné facilement (en toute surprise) en faveur l'EST à la dernière journée. Ces deux équipes nous ont offert un spectacle pas mal surtout sur le plan offensif. Révélations ? Il y en a pas beaucoup à part la confiance mise en les joueurs cabistes, tels que Yaken, Bessghaïer, ou encore le bon rendement de Harzi (JSK) et Zahou (USBG) à titre d'exemple. Sinon, on a les cadres qui ont confirmé leur supériorité par rapport aux autres joueurs, comme Lahmar, Ben Amor, Khenissi, Sassi, Chaâlali, Chenihi, Soukary, Jéridi, Ben Mustapha. Ce qui est bien, c'est que l'ossature des joueurs locaux qui jouent en sélection s'est bien comportée. D'autres moments inoubliables ? Cette formule pas très réussie du play-off et du play-out, ce bras de fer entre El Jerry et la FTF d'une part, et d'autres clubs d'autre part, les incidents dangereux survenus sur nos stades et la violence qui devient le langage fort qu'on doit abattre, la prestation moyenne des arbitres tunisiens et les polémiques qui n'en finissent pas, le recul du CA qui a perdu beaucoup de sa verve, les manœuvres suspicieuses au play-out et la fin tragique pour un club comme le CSHL... C'est une saison transitoire d'après les responsables de la FTF. L'objectif est de retrouver un championnat à 14 clubs. Est-ce suffisant pour redémarrer sur des bases solides? Les problèmes du championnat et des clubs sont beaucoup plus profonds qu'un ou deux clubs de moins. C'est tout. Et cela, on n'a pas voulu l'admettre.