Le juge d'instruction au Pôle judiciaire financier et économique a demandé à l'Instance vérité et dignité (IVD) d'avoir accès à l'intégralité de l'enregistrement des témoignages de Imed Trabelsi, a indiqué hier le substitut du procureur de la République près le Tribunal de première instance de Tunis et porte-parole du Pôle judiciaire de lutte antiterroriste, Sofiène Selliti, dans une déclaration à l'agence TAP. Le 17 mai, Imed Trabelsi, neveu de Leïla Ben Ali, épouse du président déchu, a présenté, dans un témoignage enregistré à la prison d'El Mornaguia, ses excuses à ceux à qui il a porté préjudice, admettant avoir «commis plusieurs erreurs, par ignorance, par vanité et ou à cause de la tentation du pouvoir». Imed Trabelsi a évoqué les nombreux abus et dépassements qu'il a commis en profitant de ses liens de parenté avec l'ancien président. Il a, aussi, reconnu avoir touché des pots-de-vin proposés par de nombreuses personnes qui le sollicitaient. Selon lui, «le système de corruption et de malversation est encore en place et fonctionne toujours». Quelques jours après, le ministre de la Justice, Ghazi Jeribi, a décidé de saisir le ministère public pour l'ouverture d'une enquête sur les circonstances et le déroulement du témoignage de Imed Trabelsi. Une série d'arrestations d'hommes d'affaires soupçonnés d'implication dans des affaires de corruption a, par la suite, touché l'homme d'affaires Chafik Jarraya et l'ancien douanier et ex-candidat à la présidence, Yassine Chennoufi, qui ont été assignés à résidence. Le Parquet militaire de Tunis a décidé de diligenter une enquête contre l'homme d'affaires Chakik Jarraya et les personnes dont l'enquête aura révélé l'implication «pour atteinte contre la sûreté de l'Etat, trahison et intelligence avec une puissance étrangère en temps de paix». La commission de confiscation a annoncé, vendredi dernier, la saisie des biens et le gel des comptes bancaires de huit personnes soupçonnées d'avoir profité de leurs relations avec des personnes dont les biens ont été confisqués en vertu du décret n°13, de l'année 2011, portant sur les biens de Ben Ali et de sa famille. Il s'agit de Mongi Ben Rbah, Kamel Ben Ghoulem Fraj, Chafik Jarraya, Yassine Chennoufi, Nejib Ben Ismaïl, Ali Griouii, Mondher Jenayah et Hlel Ben Massaoud Bchir.