La qualité de l'effectif détermine le système de jeu à mettre en place... Un 3-5-2, un 4-4-2 ou un 4-3-2-1 ou que sait-on encore ne peuvent être appliqués qu'en fonction du groupe qui est à la disposition de l'entraîneur. Et le rendement global de l'équipe est tributaire de l'utilisation qu'on en fait. Au CAB, on s'est entêté à adopter la formule consistant à faire jouer trois défenseurs axiaux sans se soucier de la capacité des uns et des autres à pouvoir remplir comme il se doit ce rôle. On a vu, en début de saison, les trios Hosni, Kchok, Ressaïssi, puis Hosni, Ben Zitoun, Ressaïssi, ensuite Hosni, Seddik, Ressaïssi, avec sur les flancs Hamdouni à droite et Ben Nécib à gauche et parfois Kchok dans son poste de prédilection. Une façon de jouer qui n'a pas réussi. Le staff technique dirigé par Maher Kanzari n'a pas su stabiliser le groupe. Il a mis du temps à comprendre qu'il fallait titulariser Mohamed Habib Yaken sur le côté droit de la défense et faire avancer Jassem Hamdouni sur le même couloir. Il a fallu que l'arrière-garde «jaune et noir» prenne l'eau contre l'ESS à Sousse (5-1) pour procéder à ce remaniement dans la composition de l'équipe. Les Cabistes ont alors retrouvé, un tantinet, des «couleurs». En tout cas, beaucoup mieux qu'ils ne l'ont été au départ, la période de Hidoussi n'étant pas un instrument de mesure fiable pour juger les Nordistes. Ensuite, il y a lieu de mettre le doigt sur la mauvaise évaluation du groupe au moment des départs de Youssofa, Kchok, Darragi et Prince Ibara. Deux erreurs monumentales ont été commises à notre sens : la clause libératoire n'aurait jamais dû figurer dans le contrat de l'ex-Espérantiste avant deux ans, alors que le timing du transfert du Congolais était mal choisi. Toutes ces raisons ont fait que le CAB a raté son passage à la poule du play-off et a mal débuté la compétition du play-out. Revers après revers ont eu raison de Kanzari. L'avènement de Lassaâd Drdidi au club nordiste a changé le comportement des Cabistes du tout au tout. Le nouveau coach a vite compris qu'il était plus judicieux d'opter pour un 4-4-2 adéquat avec les joueurs à sa disposition, notamment Ressaïssi et Hosni à l'axe de la défense. La couverture est devenue meilleure et dans le même temps Hamza Jlassi retrouvant un peu plus de liberté, couvert il est vrai par le revenant dans la formation de départ, Bilel Saïdani. En outre, le mérite de Dridi est qu'il a su écouter l'entourage proche du CAB et a donc évité de tomber dans la même erreur que son prédécesseur qui a fait un peu cavalier seul dans les choix selon une source proche de la famille bizertine. En conclusion, c'est l'effectif avec ses qualités et ses défauts qui dicte le système de jeu à adapter...