Le ministre des Affaires étrangères, Khemaïes Jhinaoui, a mis en garde, samedi, à l'occasion de la réunion du Comité de haut niveau de l'Union africaine (UA) sur la crise libyenne, tenue dans la capitale congolaise Brazzaville, contre le fait d'appuyer certaines parties libyennes aux dépens d'autres. Cela ne sert pas la solution politique en Libye ni la stabilité et la sécurité de la région toute entière, a-t-il soutenu selon un communiqué du département des Affaires étrangères publié hier. «On ne peut pas parler de stabilité en Libye sans associer toutes les forces politiques actives en Libye. Celles-là mêmes qui ont exprimé la disposition à adhérer au processus de règlement politique global en tant que plateforme propice pour l'organisation d'élections législatives et présidentielle libres, plurielles et démocratiques pour l'instauration d'un Etat civil respectant les droits et les devoirs», a insisté Jhinaoui. Dans une allocution qu'il a prononcée au nom du président Béji Caïd Essebsi, Khemaïes Jhinaoui a appelé toutes les parties à l'échelle régionale et internationale à appuyer le rôle de l'Organisation des Nations unies sous l'égide de laquelle est mené le processus de règlement politique (de la crise libyenne) et à soutenir les efforts du représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour la Libye, Ghassen Salama. Il a passé en revue les principes sur lesquels repose l'initiative du président Béji Caïd Essebsi sur la Libye, précisant qu'elle privilégie une solution politique globale émanant de la volonté des Libyens eux-mêmes et d'un dialogue chapeauté par l'ONU sur la base d'un consensus politique entre les protagonistes libyens. «La Tunisie, qui refuse toute escalade intérieure ou ingérence étrangère dans les affaires interlibyennes, met tous les moyens dont elle dispose et toute son expérience en matière de transition démocratique à la disposition des frères libyens et des Nations unies», a souligné Khemaïes Jhinaoui. Et d'ajouter que la Tunisie poursuivra sa coordination directe et intensive avec le nouveau émissaire onusien pour rassembler les Libyens sans aucune exclusion autour de la table de dialogue. Elle veillera aussi, a-t-il dit, en coordination avec des pays frères et amis à appuyer le processus politique onusien et à réaliser les consensus convenus de manière à réunir les conditions optimales pour l'organisation d'élections législatives et présidentielle évitant à la Libye de s'enliser davantage.