Huit projets dont trois seulement auront droit au podium et par conséquent à des prix respectivement d'un montant de 10.000 dinars pour le lauréat, de 5.000d pour le deuxième et de 2.000d pour le troisième. Au cours d'une rencontre avec les médias de la place, la société Sopal et son partenaire, l'Alliance Tunisienne des designers, ont proclamé les résultats de la présélection des projets conçus dans le cadre du concours national d'innovation Sopal robinet design. Disons d'emblée que le concours vaut essentiellement par l'approche exposée par ses coorganisateurs. Du côté de la société Sopal : «Certes, la dimension marketing de l'initiative est en filigrane. Toutefois, la motivation de rentabilité financière a peu compté, dans la mesure où le recours à des bureaux de design professionnels aurait été moins coûteux. Donc, nous visons loin ; car il est bien évident que, par le biais de pareilles compétitions, nous comptons bien capitaliser, à long terme, les dividendes dans le sens où la promotion du design servira de levier pour un avenir meilleur pour l'industrie, et par là même de rampe de lancement pour l'économie nationale dont l'essor rejaillira nécessairement sur la prospérité de notre société», précise Mohamed Regaieg, président de l'institution. Valorisation de l'excellence Abondant dans ce sens, Mahdi Regaieg, directeur de la production à la même société, indique que la compétition organisée à l'intention des designers s'intègre dans la vision de l'entreprise, fondée sur la quête et la valorisation de l'excellence et en même temps sur «la confiance que nous avons dans le talent tunisien, partant de l'intime et profonde conviction que ce pays recèle des jeunes pétris de talent auxquels nous nous sentons tenus de donner leur chance de percer, de faire valoir leur immense potentiel et de donner la mesure de leurs capacités créatrices». Une autre approche ayant présidé à l'organisation du concours national de design en matière de robinetterie : «C'est la valorisation de notre patrimoine, avance Haifa Jabeur Choura, marketing manager à Sopal, sachant que ce critère fait partie des conditions d'éligibilité à la présélection, que doivent remplir les projets présentés, à savoir l'innovation et l'originalité, la liaison avec le patrimoine tunisien, la faisabilité industrielle et la déclinaison et enfin la fonctionnalité, l'ergonomie, la commodité d'usage, etc.» Ainsi, il ne s'agit nullement de faire des cadeaux ou de faire œuvre de mécénat, vu la sévérité qui caractérise l'évaluation du jury aux deux phases de présélection et de proclamation des résultats finaux. C'est ce qu'illustre le nombre réduit de projets ayant satisfait à toutes les conditions requises, soit 43 seulement, alors que le nombre de demandes initiales d'inscription de personnes physiques et morales acceptées par le jury s'élevait à 240, lors du lancement officiel du concours le 3 mai 2017, pour aboutir durant la phase de présélection, le 8 septembre, à 8 projets, dont trois seulement auront droit au podium et par conséquent à des prix respectivement d'un montant de 10.000 dinars, pour le lauréat, de 5.000d pour le deuxième et de 2.000d pour le troisième. Sortir de l'anonymat Les noms des récipiendaires seront connus le 29 septembre courant lors d'une cérémonie qui sera marquée par la présence du designer Memia Taktak, membre d'honneur du jury de la compétition, ainsi que du designer marocain de renommée internationale Hichem Lahlou en tant qu'invité d'honneur de la session. Selon Akram Habieb, président de l'Alliance tunisienne du design, l'intérêt dudit concours est double : «C'est une opportunité pour faire la promotion de la profession naissante en Tunisie et se signaler à l'attention notamment du tissu industriel. D'ailleurs, les huit designers retenus pour la phase ultime bénéficieront d'une large médiatisation. D'autre part, pour les participants au concours, ce fut une occasion enrichissante à plus d'un titre. Ceux qui ont présenté leurs projets ont d'abord eu le mérite d'oser, de sortir de l'anonymat et, pour certains, de faire apprécier leurs dons et leurs capacités d'innovation. De plus, ils ont eu le privilège d'apprendre et de se perfectionner au contact des techniciens confirmés de Sopal. Par conséquent, nos jeunes designers ont tout intérêt à sortir de leur cocon, à faire preuve d'audace.» Khalil Fourati, président de la Chambre des architectes d'intérieur, s'aligne sur cette exhortation : «Il est vrai que la profession de designer n'a pas encore acquis ses lettres de noblesse en Tunisie, mais le concours a révélé des talents susceptibles d'avoir une belle carrière et je suis sûr que la Tunisie compte des centaines de cet acabit. Encore faut-il qu'ils croient en eux-mêmes et qu'ils aient l'esprit de conquérants, d'oser, de se lancer des challenges, de se jeter dans le bain de la concurrence, de faire étalage de leur art et de tirer constamment des enseignements de leurs échecs pour s'imposer.» L'exemple du futur lauréat est à ce propos très édifiant, sachant qu'en plus de la substantielle récompense matérielle, son produit sera industrialisé et son nom inscrit sur l'emballage et sur le produit lui-même, comme le stipule le texte du concours. Pour le moment, huit projets sont encore en lice pour la phase finale. Leurs concepteurs ont pour noms : Ben Jannet Zouheir, Bouabid Maroua, Charfi Emna, Chebbi Wala, Mhedhbi Meriem et le binôme Mokni Selma et Jabnoun Anis, soit six femmes et deux hommes.