Le ministre des Finances a rappelé l'impact colossal qu'a la hausse du prix du baril de pétrole sur la Caisse de compensation des hydrocarbures. Un dollar de plus dans le prix du baril coûte à l'Etat 107 millions de dinars par an au titre de la subvention. De même pour la variation du taux de change qui pèse 27 millions de dinars sur les finances de l'Etat Les prévisions du gouvernement pour l'année 2017 n'étaient pas tout à fait en concordance avec la réalité. Une réalité qui oblige aujourd'hui le nouveau ministre des Finances Ridha Chalghoum de revenir à l'Assemblée pour défendre un projet de loi de finances complémentaire. Lorsqu'en décembre 2016 le ministre des Finances était venu défendre la loi de finances pour 2017, il avait un certain nombre d'hypothèses sur lesquelles il s'est basé, notamment une croissance de 2,5%, un dollar qui s'échangeait à 2,25 dinars, et un baril de pétrole calculé sur la base de 50 dollars. Seulement voilà, la réalité a quelque peu chamboulé le budget. En effet, la Tunisie ne parviendra sans doute pas à atteindre ses objectifs de croissance. Selon le ministre des Finances, auditionné hier matin par la commission des finances à l'Assemblée, a déclaré s'attendre à une croissance inférieure de 0,3 point de celle prévue. Quant au dinar, et comme l'avaient déjà prédit plusieurs économistes, a poursuivi sa dégringolade puisqu'un dollar s'échange aujourd'hui à plus de 2,4 dinars. Pour ne rien arranger, le baril de pétrole a connu lui aussi une hausse imprévisible de trois dollars (53 dollars actuellement). Le ministre a rappelé l'impact colossal qu'a la hausse du baril sur la Caisse de compensation des hydrocarbures. Un dollar de plus dans le prix du baril coûte à l'Etat 107 millions de dinars par an au titre de la subvention. De même pour la variation du taux de change qui pèse 27 millions de dinars sur les finances de l'Etat. Par ailleurs, le ministre s'est inquiété de l'état des caisses de l'Etat et a rappelé que l'objectif du chef du gouvernement Youssef Chahed est de faire en sorte que le déficit budgétaire ne dépasse pas les 3% d'ici 2020. Certains députés s'en sont pris au gouvernement, pointant du doigt un manque de sérieux dans la fixation des hypothèses de la loi de finances, ce qui oblige à chaque fois le parlement de voter une loi de finances complémentaire.