«Le monde arabo-musulman, avec ses différentes organisations, a ignoré la tragédie des Moresques et n'a pas demandé à l'Espagne de présenter ses excuses à cette communauté dont l'histoire a été bafouée». L'historien Abdeljelil Temimi a renouvelé, mercredi, son appel adressé au roi d'Espagne Felipe VI à présenter les excuses de l'Espagne au monde arabo-musulman pour le drame historique vécu par les Maures du fait des persécutions dont ils ont fait l'objet sous le règne des rois ibériques qui ont entraîné leur expulsion générale, sans égard aux contributions de leurs ancêtres, de l'Andalousie, durant la période 1604-1614 après sa reconquête par les chrétiens. En marge de l'hommage rendu à l'historien Abdeljelil Témimi à l'occasion de l'ouverture des travaux du 18e Congrès des études moresques à la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de La Manouba, Témimi a estimé, dans une déclaration à l'agence TAP, que le monde arabo-musulman avec ses différentes organisations à instar de l'Organisation arabe pour l'éducation, la culture et les sciences (Alecso), l'Organisation islamique pour l'éducation, les sciences et la culture (Isesco) ou encore la Ligue des Etats arabes ont ignoré la tragédie des Moresques et n'ont pas demandé à l'Espagne de présenter ses excuses à cette communauté dont l'histoire a été bafouée en comparaison de celle de la communauté juive dont l'Espagne a reconnu ses torts en les naturalisant. Dans son hommage rendu au célèbre historien, le président de l'association tunisienne des hispanistes, Ridha Mami, a tenu à mettre l'accent sur l'apport du professeur Abdeljelil Témimi dans la valorisation de l'histoire moresque et l'impulsion de la recherche dans ce domaine selon de nouvelles perspectives de recherche s'appuyant sur de nouveaux manuscrits et archives inconnus. «Dans un souci de consolider la mémoire tunisienne, les travaux de Temimi s'articulaient autour de l'accueil des Maures dans les pays du Maghreb en particulier en Tunisie durant la fin du 15e siècle jusqu'au 19e siècle», a précisé Mami en ajoutant que l'académicien a réussi grâce à sa Fondation Témimi pour la recherche scientifique et d'information à créer un dialogue et des passerelles entre les différents chercheurs du monde entier travaillant sur la question moresque. De son côté, le doyen de la faculté de La Manouba, Habib Kazdaghli, a passé en revue l'apport du professeur Abdeljelil Témimi dans l'essor des études moresques en fournissant grâce à sa Fondation une bibliothèque spécifique reconnue à l'échelle mondiale, des espaces pour la tenue de colloques internationaux et un appui pour la publication de recherches collectives et des traductions dans plusieurs langues . Organisé par la Fondation Témimi pour la recherche scientifique et d'information en collaboration avec le comité international des études moresques, le congrès poursuit ses travaux le jeudi 23 et aujourd'hui vendredi 24 novembre avec la participation de plusieurs chercheurs venus du monde entier (Etat-Unis, Espagne, Italie, Palestine, Algérie, Qatar, Kuwait...) Le congrès abordera plusieurs axes de recherche dont les Moresques dans la littérature espagnole des 17e et 18e siècles. L'exode moresque et ses répercussions, Les persécutions des Moresques pendant la période du roi Felipe II, L'image des Moresques dans les études académiques actuelles en Orient et en Occident et L'image des Moresques dans la presse espagnole. Le congrès clôturera ses travaux par une visite au siège de la Fondation Témimi pour la recherche scientifique et l'information à Zaghouan.