Des unités de l'armée nationale ont été déployées près des institutions et établissements publics à Jelma (gouvernorat de Sidi Bouzid) après que des heurts ont éclaté, hier, entre manifestants et forces de l'ordre. Les protestataires, dont plusieurs écoliers et lycéens, ont bloqué la route nationale n°3 reliant Tunis à Gafsa, mis le feu à des pneus et lancé des pierres sur les forces de l'ordre qui ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogène. Auparavant, plusieurs manifestants se sont rassemblés devant le siège de la délégation de Jelma pour protester contre la hausse des prix et les nouvelles charges fiscales imposées par la loi de finances 2018. D'autre part, les affrontements entre manifestants et forces de l'ordre ont repris, hier après-midi, dans la ville de Tebourba (gouvernorat de la Manouba). Les forces de l'ordre ont fait usage du gaz lacrymogène pour disperser les manifestants dont la plupart sont des jeunes qui ont répliqué avec des jets de pierre et bloqué l'accès à plusieurs rues de la ville. Des unités de l'armée nationale ont été déployées au centre ville de Tebourba et à l'avenue principale de la ville d'El Battan pour protéger les établissements publics. Un manifestant, âgé de 43 ans, a trouvé la mort dans les heurts nocturnes éclatés à Tebourba entre forces de l'ordre et manifestants. Ces derniers ont bloqué l'accès à la cité, brûlé des pneus et attaqué avec des jets de pierre les agents de la sûreté qui ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogène. Dans le même contexte, les membres de la campagne «Fech Nestanaou», et l'Union générale des étudiants de Tunisie, ont organisé un sit-in devant le théâtre de Tunis, suivi d'une marche à l'avenue Habib-Bourguiba en direction du ministère de l'Intérieur pour revendiquer l'annulation de la loi de finances 2018. Les participants à ce sit-in ont appelé à retirer la loi de finances et à la remplacer par une autre loi qui prend en considération le pouvoir d'achat des classes sociales dépourvue et moyenne. Selon l'activiste et coordinateur de la campagne, Wael Naouar, ce sit-in a pour objectif d'annoncer la poursuite des protestations contre la loi de finances 2018, la politique des arrestations et la hausse des prix. Pour Anis Harrathi, membre de la campagne, la politique discriminatoire contre les pauvres est la cause de l'émergence de ces mouvements de protestation, affirmant la poursuite des hostilités lors des prochains jours jusqu'à satisfaction des revendications, estimant que cette loi a été adoptée pour satisfaire le FMI. Le gouvernement s'emploie pour servir la classe bourgeoise, a estimé pour sa part Aymen Essid, dirigeant de l'Union de la jeunesse communiste de Tunisie, rappelant que la solution consiste en une répartition juste des richesses et une lutte contre l'évasion fiscale.