Les enseignants chercheurs s'inquiètent tout particulièrement de la situation de la recherche qui bute malheureusement contre plusieurs problèmes. Le budget a drastiquement baissé à tel point que des unités de recherche ont mis la clé sous la porte. L'Union des professeurs universitaires et chercheurs tunisiens (IJABA) a organisé, ce jeudi, un rassemblement à la Place de la Kasbah à Tunis auquel a pris part un grand nombre de professeurs universitaires. Ils sont venus de diverses régions pour manifester contre la dégradation de la situation des universitaires chercheurs et stigmatiser l'attitude du ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique qui refuse de s'asseoir autour de la même table pour débattre des problèmes et doléances de ce corps. Des revendications toujours sans réponses «Notre principale revendication, c'est le respect de la grille salariale, et ce, dans le seul but de valoriser l'enseignement universitaire et sauver l'enseignement public qui se vide de ses compétences en raison de plusieurs facteurs, dont l'arrêt du recrutement et l'immigration vers d'autres cieux. On est aujourd'hui terriblement lésé au vu des augmentations salariales dans d'autres secteurs. Ceci a aussi créé le problème du chômage et a poussé beaucoup d'universitaires à quitter le pays pour s'installer soit en Europe soit dans les pays du Golfe. Ils sont environ 4.000 enseignants universitaires à avoir opté pour l'immigration. Cette nouvelle tendance est dictée aussi par des facteurs se rapportant au salaire des professeurs universitaires chercheurs lequel salaire frise le ridicule et en raison des contraintes financières qui handicapent le progrès de la recherche dans notre pays», témoigne Nadia Chakroun, membre du bureau national de Ijaba et professeur à la Faculté des sciences de Tunis. En Tunisie, le domaine de la recherche bute malheureusement contre plusieurs problèmes. Le budget a drastiquement baissé à tel point que des unités de recherche ont mis la clé sous la porte. «Les moyens actuels mis à la disposition des chercheurs tunisiens sont infimes et on ne peut plus travailler. Or, notre fonction principale est de faire de la recherche pour contribuer au développement de notre pays», ajoute Nadia Chakroun. Le boycott des examens se poursuivra Dans une récente conférence de presse tenue en décembre dernier, Nejmeddine Jouida, coordinateur général de l'Union des professeurs universitaires et chercheurs tunisiens avait insisté sur la nécessité de respecter la grille d'avancement professionnel et de procéder à une profonde réforme de ce secteur. Il a pointé du doigt le ministère de tutelle qui refuse toute discussion avec Ijaba. Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique fait la sourde oreille et ne semble guère préoccupé par le mouvement de grève administrative (boycott des examens) entamé depuis ce début de janvier par l'Union des professeurs universitaires et chercheurs tunisiens, rappelle de son côté Nadia Chakroun . Elle explique que le ministère ne veut pas dialoguer avec Ijaba. Ceci nous mène à évoquer la question de la pluralité syndicale qui est aujourd'hui un droit constitutionnel. Il n'y a pas de lutte entre les deux représentations syndicales (La Fédération générale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique relevant de l'Ugtt et l'Union des professeurs universitaires et chercheurs tunisiens - Ijaba). La majorité des universitaires et chercheurs ne sont pas syndiqués et certains adhérents à cette fédération participent à la manifestation d'aujourd'hui, selon ses dires. Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique ne veut discuter qu'avec la Fédération générale de l'Enseignement supérieur, fait remarquer Amanallah, professeur à l'Institut supérieur de sciences appliquées et de technologie de Mateur (Issatm). Il a regretté la situation qui prévaut actuellement et qui a abouti au boycott des examens.