• Poursuite de la baisse des niveaux de la dette publique et de la dette extérieure • Une croissance estimée à 3,7% en 2010 et un retour à un rythme supérieur à 5% au cours du XIIe Plan M. Taoufik Baccar, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), a présidé, mercredi 20 octobre, une réunion conclusive avec la délégation de l'Agence de notation financière américaine "Moody's", au terme de la visite que cette dernière vient d'effectuer en Tunisie, les 19 et 20 octobre, dans le cadre de la revue annuelle de l'appréciation du risque tunisien. Au cours de cette visite, la délégation de "Moody's" a eu des entretiens avec les ministres du Développement et de la Coopération internationale, des Finances, de l'Industrie et de la Technologie et de la Formation professionnelle et de l'Emploi, ainsi qu'avec des responsables d'une banque et d'une entreprise privées et des responsables de représentations diplomatiques établies en Tunisie. Au cours de cette réunion, le gouverneur de la BCT a mis en exergue les résultats enregistrés par l'économie tunisienne en 2009, ceux attendus en 2010 et les prévisions pour 2011. Il a indiqué, à cet égard, qu'avec une croissance de 3.1% réalisée en 2009 et de 3,7% estimée en 2010, la Tunisie a réussi à préserver les équilibres globaux, tout en démontrant ses capacités à faire face aux divers chocs, et ce, en dépit d'un environnement international encore marqué par les effets de la crise financière. Ces résultats, a-t-il ajouté, ont été accompagnés par la poursuite de la baisse des niveaux de la dette publique et de la dette extérieure et, parallèlement, par l'amélioration des indicateurs du secteur bancaire. Ce sont ces résultats qui ont été à l'origine de l'amélioration du classement de la Tunisie du 40e au 32e rang, selon le dernier rapport de Davos sur la compétitivité. D'autre part, le gouverneur a présenté à la délégation de "Moody's" les grands axes de la réforme financière conformément au point 12 du Programme présidentiel «Ensemble relevons les défis» pour la période 2009-2014. L'objectif ultime de ces réformes est de hisser la place de Tunis au rang de place financière régionale et d'atteindre la convertibilité du dinar vers 2014, a-t-il affirmé. Dans ce sens, M. Baccar a évoqué le projet de la fusion de la STB et de la BH qui augure d'une nouvelle étape dans la restructuration du secteur bancaire. Il a, également, passé en revue les objectifs visés à travers la création d'un pôle bancaire pour le financement des PME, notamment le renforcement des possibilités d'accès de ce tissu d'entreprises aux financements nécessaires à leur développement. Concernant le positionnement du secteur bancaire sur les marchés internationaux, il a rappelé la transformation de l'UTB en Tunisian Foreign Bank (TFB). Il a indiqué, dans ce sens, que la TFB étendra son réseau en France et à d'autres pays européens en quête d'une meilleure mobilisation de l'épargne en provenance des Tunisiens résidents à l'étranger. Le gouverneur a, en outre, mis l'accent sur la poursuite du programme visant à améliorer la qualité des services bancaires et à renforcer la capacité concurrentielle des banques tunisiennes en perspective de la libéralisation du secteur des services. Abordant les perspectives futures, M. Baccar a ajouté que le XIIe Plan de développement table sur le retour à un rythme de croissance supérieur à 5%, tout en visant à consolider davantage les acquis réalisés et à favoriser la création de plus de 80.000 nouveaux postes d'emploi par an, grâce à la mutation vers une économie du savoir à fort contenu technologique. Il a relevé, dans ce contexte, que les objectifs ambitieux de la période à venir requièrent une profonde restructuration de l'économie nationale, dans le sens de l'amélioration de la productivité des facteurs de production et du renforcement de la contribution du secteur des services dans la croissance, laquelle est de nature à déboucher sur une meilleure compétitivité de l'économie nationale dans un environnement international de plus en plus concurrentiel. Pour sa part, la délégation de «Moody's» a relevé l'importance des résultats enregistrés par la Tunisie en cette période de grave crise mondiale. Elle a, également, mis en exergue la capacité de résilience affichée par l'économie tunisienne, résultant des profondes réformes introduites au cours des dernières années, et confirmant la justesse des choix de la Tunisie en matière de libéralisation graduelle de son économie.