Les migrants auraient payé un montant de 2.000 à 3.000 dinars tunisiens pour la traversée. Près de 1.910 migrants tunisiens sont arrivés en Italie, entre le 1er janvier et le 30 avril 2018, dont 39 femmes, 307 mineurs et 293 non accompagnés, révèle l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), organisme des Nations unies. «Ils étaient 231 pour la même période en 2017», précise un communiqué de l'OIM, publié à l'issue du naufrage d'une embarcation au large de Kerkennah-Sfax, appelant à l'adoption d'une approche basée sur le dialogue et la coopération en vue d'apporter une meilleure réponse aux défis migratoires et à protéger tous les migrants, indépendamment de leur statut juridique. L'organisation onusienne préconise d'intensifier les activités de sensibilisation menées, notamment, les campagnes d'information ciblées autour des risques du projet migratoire irrégulier et la promotion des alternatives légales pour que la migration soit un choix éclairé et non une nécessité absolue. Evoquant le drame qui a causé la mort de plus d'une centaine de personnes, Lorena Lando, chef de mission de l'OIM en Tunisie, a indiqué «qu'il n'y a pas de mots pour décrire ce drame». «Derrière ces chiffres, des hommes, des femmes et des enfants ont perdu la vie en poursuivant un rêve incertain. Nos pensées vont aux familles et proches des migrants décédés. Nous leur présentons nos sincères condoléances et leur assurons notre solidarité la plus absolue», a-t-elle encore affirmé. Parmi les 60 victimes transférées vers le service de la médecine légale à l'hôpital Habib-Bourguiba de Sfax, 48 sont tunisiennes, dont 24 identifiées à cette heure, alors que 12 sont non-tunisiennes (6 femmes et 6 hommes) ; les identifications sont en cours. Les 68 survivants comptent, de leur côté, 60 Tunisiens, 2 Marocains, 1 Libyen, 1 Malien, 1 Camerounais et 3 Ivoiriens (dont 2 femmes). Les migrants auraient payé un montant de 2.000 à 3.000 dinars tunisiens pour la traversée. Le bateau de pêche qui les transportait aurait quitté les côtes de Kerkennah le samedi 2 juin en début de soirée, et s'est retrouvé en difficulté 2 heures après. C'est vers 22h45 que les unités maritimes de l'Armée tunisienne et de la Garde nationale ont répondu à l'appel au secours, à 5 miles des côtes de Kerkennah. Après le sauvetage, l'équipe de l'OIM à Sfax a été mobilisée sur place pour fournir de l'assistance d'urgence, effectuer les entretiens d'évaluation des besoins et fournir un soutien psychologique auprès des rescapés, en étroite collaboration avec la cellule de crise déployée par le ministère de la Santé et le Croissant-rouge tunisien, les autorités locales et les différents partenaires impliqués. Les opérations de recherche et de sauvetage menées par les unités de la garde nationale et de la marine nationale, avec la participation d'un avion militaire et de plongeurs de l'armée nationale et de la protection civile se poursuivent, dans l'espoir trouver des survivants et repêcher les corps des victimes. «L'OIM continue de recueillir des informations sur la tragédie et d'évaluer comment soutenir les rescapés», a conclu Lorena Lando.