Le ministre de l'Intérieur par intérim et ministre de la Justice a appelé, hier, à l'élaboration d'un projet de loi contre les fausses informations (fake news) qui touchent à la dignité des responsables et de leurs familles Le ministère de l'Intérieur n'a aucune information concernant une présumée rencontre entre l'ex-ministre de l'Intérieur, Lotfi Brahem, et un patron étranger de services de renseignements. Il a affirmé toutefois que dans le cadre de ses fonctions, un ministre en exercice peut décider de rencontrer des responsables sécuritaires d'autres pays, sans que cela ne soit nécessairement interprété comme une tentative de coup d'Etat La commission de la sécurité et de la défense au Parlement a entendu hier le ministre de l'Intérieur par intérim, Ghazi Jeribi, qui avait été nommé à ce poste par Youssef Chahed à la suite de l'éviction de Lotfi Brahem (Ghazi Jeribi occupe également le poste de ministre de la Justice). La question centrale qui a animé la séance était celle relative au présumé «coup d'Etat» avorté et qui aurait été orchestré par le ministre de l'Intérieur démis, Lotfi Brahem. Il est à souligner que Lotfi Brahem était absent hier à la séance d'écoute après avoir refusé de répondre par l'affirmative à la convocation de la commission parlementaire. Lors de son intervention, Ghazi Jeribi a été catégorique et a expliqué que seules les enquêtes sont sérieuses et crédibles et non pas les «fake news» qui pullulent un peu partout dans le monde. Selon lui, ce type d'informations erronées empoisonne la démocratie. Il a, dans ce sens, appelé les députés à se joindre à lui pour élaborer un projet de loi pour lutter contre les fausses informations qui touchent à la dignité et aux familles des responsables. «Nous sommes aux portes des élections de 2019 et je peux vous dire que les fake news peuvent biaiser les scrutins», lance Jeribi. Par ailleurs, Ghazi Jeribi a déclaré que le ministère de l'Intérieur n'a aucune information concernant une présumée rencontre entre l'ex-ministre de l'Intérieur, Lotfi Brahem, et un responsable étranger de services de renseignements. Il a affirmé toutefois que dans le cadre de ses fonctions, un ministre en exercice peut décider de rencontrer des responsables sécuritaires d'autres pays, sans que cela ne soit nécessairement interprété comme une tentative de coup d'Etat. Les nominations ont comblé des postes vacants Accusé par les députés d'avoir procédé à des nominations qui lui ont été imposées, le ministre de l'Intérieur par intérim a déclaré que la liste proposée est celle de Ghazi Jeribi. Il a estimé que c'était mal le connaître que de penser qu'il ait pu nommer des personnes sans étudier les dossiers, ajoutant que la grande majorité des nominations n'étaient en fait que des remplacements dans des postes vacants. «Contrairement à ce qui a été dit, j'ai pris le temps nécessaire pour étudier les dossiers», a-t-il affirmé, avant de révéler que le chef du gouvernement, Youssef Chahed, lui-même n'avait pas eu connaissance de la décision du ministre. «Ces personnes ont été nommées sur la base de leur parcours, ce ne sont pas des inconnus», affirme Ghazi Jeribi. « Je ne piétine pas les prérogatives d'autrui mais je ne cède pas non plus une parcelle des miennes », prévient Ghazi Jeribi. C'est une question d'honneur, personne ne peut intervenir dans mes choix, pas même le chef du gouvernement». Commentant les agissements d'un syndicat sécuritaire, le ministre de l'Intérieur par intérim a estimé que les syndicats qui sortent de leur rôle de défense des droits des travailleurs pour s'en prendre aux responsables politiques ou autres devront être rappelés à l'ordre . «Les syndiqués de la police sont des fonctionnaires publics, ils ne peuvent pas se permettre de dire ce qu'ils veulent. J'appliquerai la loi. On ne doit pas importer les conflits politiques au sein du ministère de l'Intérieur». A propos du dossier Najem Gharsalli, magistrat et ex-ministre de l'Intérieur et en fuite depuis qu'un mandat d'amener a été émis à son encontre, Ghazi Jeribi admet que c'est la responsabilité du ministère de l'Intérieur de mettre tous les moyens nécessaires pour l'arrêter.