Khaled Chouket déclare, sans rire, que « seuls les rats quittent le navire en premier », et qu'il préfère, quant à lui, « l'honneur de mourir avec le navire que la honte de l'abandonner » L'annonce, samedi 8 septembre, de la démission de 8 autres députés du groupe parlementaire nidaïste représente un nouveau coup de massue asséné à la direction du parti présidentiel. Surtout qu'au nombre des démissionnaires figurent certaines personnalités qui comptent, comme Moncef Sallami, tête de liste pour les législatives de 2014 à Sfax et actionnaire principal du journal Al Maghreb, ou encore Zohra Driss, célèbre hôtelière de Sousse. Les huit députés, qui ont pris leur décision à la suite d'une réunion, « à leur demande » affirment-ils, avec Youssef Chahed à Dar Eldhiafa, comptent rejoindre rapidement le groupe des 34 députés de la « Coalition nationale », ce qui ferait porter le nombre total de ses députés à 42, tout en réduisant le groupe de Nida à 46, alors qu'il avait démarré au lendemain des élections législatives à 86. Mais ce n'est pas tout. Hier, lundi, une autre figure quittait le navire, en direct à la radio. Il s'agit de Wissem Saidi, membre désigné de la direction du parti, jusque-la très proche de Hafedh Caïd Essebsi. Et le journal électronique Businessnews de pronostiquer que 15 autres députés devraient également démissionner prochainement. Bref, comme en réaction à la réunion de la direction officielle du parti où 7 ministres et secrétaires d'Etat ont pris parti contre leur propre gouvernement, il semblerait que la centrifugeuse, dans le tourbillon de laquelle s'est coincé Nida Tounès, se soit accélérée. Au point que même Mohsen Marzouk, qui projette une alliance serrée avec Nida, ait cru utile, peut-être pour ménager l'avenir, de saluer ce regroupement de députés en blocs de coalition, qui, selon lui, pourrait faciliter l'activation de l'action parlementaire. Face à cette nouvelle campagne de désertions, le camp de la « légitimité » accuse Youssef Chahed de fomenter la division et de préparer un nouveau parti. Mais, autant les actuels députés du groupe de la « Coalition nationale » que ceux qui comptent les rejoindre affirment qu'ils ne nourrissent aucun engagement spécial en faveur de Youssef Chahed, mais qu'ils militent pour la stabilité du gouvernement et le sauvetage du pays. Quant à Khaled Chouket, il déclare, sans rire, que « seuls les rats quittent le navire en premier », et qu'il préfère quant à lui « l'honneur de mourir avec le navire que la honte de l'abandonner ».