Rebondissement de dernière minute au sein de Nida Tounès : six députés, dont au moins quatre provenant de l'Union patriotique libre (UPL), décident de quitter le bloc parlementaire . Un coup dur pour le parti au moment où il prépare son congrès électif dans une ambiance de tension et de division opposant ses principaux dirigeants Ridha Belhaj a beau jurer que son altercation avec Hafedh Caïd Essebsi lors de la conférence des coordinations régionales préparatoires du congrès du parti est une pure invention de ceux qui font tout pour discréditer Nida Tounès, Ridha Charfeddine, le président de la commission préparatoire du congrès électif de Nida Toun§s programmé pour les 2 et 3 mars prochain, a beau lui aussi minimiser le malentendu qui l'a opposé au cours de la même réunion à Hafedh Caïd Essebsi qui a quitté la salle avant que la rencontre ne prenne fin, il semble que les retombées de la rencontre en question ne se sont pas limitées aux séquences vidéo montrant que les nidaïstes ne sont pas, le moins qu'on puisse dire, «prêts pour organiser leur premier congrès électif dans les meilleures conditions possibles ou au moins dans une ambiance de concorde, de communion et d'engagement à dépasser les divisions qui ont fait éclater le parti en cinq groupuscules», comme le laisse entendre le slogan sous lequel sera placé le congrès: «Réforme, renouveau et progrès». Un nouveau rebondissement s'est produit du côté des députés nidaïstes dans la mesure où six parmi eux ont présenté au président de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), Mohamed Ennaceur, leur démission du groupe parlementaire nidaïste. Il s'agit des députés Ali Belakhoua, Ridha Zghoudy, Olfa Jouini, Tarek Fetiti, Dorra Yacoubi et Mahmoud Kaheri. Les députés nidaïstes démissionnaires n'expliquent pas les mobiles de leur départ et ne précisent pas aussi s'ils vont quitter le parti ou non. Sauf quand on sait qu'au moins quatre des six députés démissionnaires proviennent de l'Union patriotique libre (UPL), l'ancien parti de Slim Riahi, le secrétaire général de Nida Tounès (actuellement à Londres), parti qui a fusionné dernièrement avec le parti des Berges du Lac, on est en droit de penser qu'il y a anguille sous roche et que le retrait des lieutenants de Slim Riahi ne peut être que le résultat de divisions sérieuses au sein du parti, surtout que le bruit court que les accords convenus à la suite de la fusion UPL-Nida Tounès n'ont pas été concrétisés. De plus, il semble qu'au niveau des coordinations régionales, plus particulièrement à Sousse et à Monastir, les choses n'évoluent pas comme le veulent ou le font répercuter les dirigeants nidaistes au niveau central. Reste l'épineuse affaire du secrétaire général du parti qui a choisi «l'exil volontaire en Angleterre» et refuse jusqu'à maintenant de révéler la date de son retour en Tunisie si jamais il envisage d'y retourner. Le député Tarek Fetiti, ancien président du groupe parlementaire de l'UPL avant de rejoindre, Nida Tounès et de le quitter hier, a révélé à plusieurs reprises qu'il dispose d'informations sûres selon lesquelles Slim Riahi rejoindra le pays «incessamment». Malheureusement, on attend toujours son retour, retour annoncé imminent par Sofiène Toubal, chef du bloc parlementaire nidaiste, ces derniers jours sur une radio privée. Et la question qui demeure posée : Slim Riah a-t-il avalisé la démission de «ses députés» du bloc parlementaire nidaiste (et peut-être aussi du parti) ou ont-ils agi sans l'en informer ou lui demander l'autorisation ? En tout état de cause, l'on s'attend à d'autres rebondissements n'augurant rien de bon quand on sait que Soufiène Toubal accuse ouvertement Ridha Belhaj de vouloir «torpiller le congrès parce qu'il sait que les nidaïstes ne veulent pas de son retour» et que Hafedh Caïd Essebsi considère que Boujemaâ R'mili, l'un des responsables de la commission préparatoire du congrès, «a lui aussi contribué à l'affaiblissement du parti quand il s'en est retiré» comme ceux qui ont créé les petits partis qui se réclament toujours du Nida historique.