L'Institut arabe des chefs d'entreprise vient de publier l'Indice de confiance du secteur privé et des ménages relatif au quatrième trimestre de l'année 2018, un indice qui «reflète une estimation sur les anticipations de la situation financière des ménages et les perspectives de croissance économique». En effet, une amélioration de cet indice dans le secteur privé et chez les ménages devrait impérativement stimuler l'investissement et anticiper la situation économique et la croissance. Selon une enquête réalisée par l'Iace sur un échantillon de 300 entreprises, l'indice de confiance dans le secteur privé a baissé par rapport au troisième trimestre de 2018, d'où un indicateur de synthèse affichant une baisse de 13,57 points. L'enquête a fait ressortir une dégradation dans le secteur des services, du bâtiment, du commerce, contre une légère augmentation de l'indice de confiance dans le secteur des industries manufacturières. Selon le solde d'opinion des chefs d'entreprise interrogés, les principales raisons pour lesquelles l'indice de confiance dans le secteur des services s'est détérioré durant le quatrième trimestre 2018 sont liées à la baisse de la demande résultant de la détérioration du pouvoir d'achat du consommateur devant la flambée des prix, la chute des exportations, la multiplication des conditions d'accès au financement, ainsi que l'évolution de la concurrence sur le marché. Pessimisme pour les trois trimestres 2019 Par ailleurs, même pour les trois prochains trimestres de 2019, les chefs d'entreprise sont pessimistes par rapport à la situation globale de l'économie et l'évolution du niveau de l'activité de ce secteur. «Les politiques économiques gouvernementale sont l'obstacle majeur à l'investissement dans le secteur des services, suivi des coûts des biens d'équipements», estiment les chefs d'entreprise. Selon l'enquête, une légère amélioration résultant de l'évolution de la part du marché sur le marché national et l'augmentation des prix de vente à l'export a été enregistrée. Par conséquent, pour le premier trimestre 2019, «les chefs d'entreprise entrevoient, d'un côté, la croissance du secteur d'activité et, d'un autre côté, l'augmentation du prix de vente à l'échelle nationale et sa diminution à l'étranger». Pour le secteur des industries manufacturières, ce sont toujours les politiques économiques gouvernementales qui sont la cause principale des freins à l'investissement, suivies de la hausse des coûts des biens d'équipement. Difficultés d'approvisionnement Concernant l'indicateur de confiance dans le secteur du commerce, ce dernier a affiché sa plus faible valeur durant les cinq dernières années. D'après les chefs d'entreprises interrogés, cette faiblesse de valeur est due aux difficulté d'approvisionnement. Ils prévoient pour le premier trimestre 2019 une diminution globale des commandes et des prix de vente. Tout comme les secteurs des services et manufacturier, les politiques économiques gouvernementales sont le frein principal à l'investissement dans le secteur du commerce. Pour le secteur du bâtiment, les estimations des chefs d'entreprise pour le premier trimestre 2019 annoncent, d'une part, la détérioration de la situation économique et, de l'activité du secteur spécifiquement pour les chantiers publics et d'autre part, la détérioration de la situation financière des entreprises. En référence à l'indice de confiance des consommateurs du quatrième trimestre 2018, publié par l'Iace, environ 74% des consommateurs interrogés souffrent de problèmes financiers comme un grand obstacle à l'achat. Il est à noter que « l'indice de confiance du secteur privé est une notion clé des prévisions de croissance économique d'un pays. En effet, une amélioration de cet indice pour le premier trimestre 2019 stimule l'investissement et donnera une nouvelle impulsion à la création d'entreprises et à la reprise de la croissance». Perception des consommateurs Pour l'indice de confiance des ménages, l'enquête montre que les ménages ne sont plus favorables à l'achat de logements, de matériels électroniques et/ou informatiques. «Les problèmes financiers sont perçus par les ménages comme l'obstacle le plus important devant l'opération d'achat, bien que 37% des ménages gagnent plus de 1.000 dinars par mois». La perception des consommateurs interrogés sur la situation économique du pays indique une légère augmentation pour le premier trimestre 2019. Par conséquent, «la confiance des ménages dans cette situation diminue, ce qui influencera négativement leur demande en consommation et, du coup, ralentira la croissance du PIB. C'est ainsi qu'une amélioration de la situation financière des ménages par le renforcement de leur pouvoir d'achat peut générer des retombées positives sur la croissance».