Par Ahmed Ounaïes Une erreur de manipulation a amputé l'article intitulé «La signification et la portée de la révolution populaire tunisienne» (voir notre édition du 12 février) et dont l'auteur n'est autre que M. Ahmed Ounaïes. Nous nous en excusons auprès de l'auteur et de nos chers lecteurs et publions l'intégralité de la partie conclusive manquante de l'article en question. Trois derniers points. Une certaine acception de la révolution peut induire des groupements politiques ou culturels à croire que la Tunisie doive rompre avec l'option fondamentale posée au départ de coopérer loyalement avec le monde occidental et de fonder l'Etat sur les principes universels, pour endosser désormais les doctrines d'inspiration régressive qui tournent le dos aux valeurs de notre temps. Prudence ! Un tel engagement ne s'arrêterait guère au champ des affaires étrangères. La Tunisie démocratique sera inéluctablement confrontée à la question de la place relative de la religion dans l'Etat. Plusieurs conséquences découlent de la réponse que les pays islamiques apporteraient, globalement ou individuellement, à cette problématique. La Tunisie démocratique se doit de l'aborder en toute responsabilité. Le potentiel révolutionnaire d'une nation ne se mesure pas à sa seule capacité destructrice (détruire l'impur, l'archaïque, l'obsolète) mais aussi aux limites de la destruction et à la capacité créatrice : à ce titre, les atouts essentiels tiennent à la maturité, à la culture et à la vision. Ces atouts commandent autant la qualité de la phase postrévolutionnaire que la substance même de la révolution.