Un grand public, de toutes les tranches d'âge, était présent, jeudi dernier, à l'espace Clairefontaine d'El Menzah VI, lors de la rencontre avec le journaliste et reporter français, Olivier Piot, qui a présenté son nouvel ouvrage intitulé “La révolution tunisienne : dix jours qui ébranlèrent le monde arabe”. Ce journaliste, présent, parmi nous, depuis le 6 janvier dernier, a vécu de près les événements qu'a connus le peuple tunisien, jour après jour, et nous a rapporté ainsi, sous forme de reportage, un témoignage vibrant qui se présente comme un arrêt sur image, dans un style où on remarque un télescopage de genres, où la poésie, le romanesque, l'objectivité dans le récit et la description se rejoignent, nous offrant ainsi un ouvrage hybride qui dessine et résume un pan de l'Histoire de la Tunisie. Ecrit dans une langue limpide, facile, qui exalte les émotions de l'auteur et les moments forts qu'il a sentis, le livre peut être considéré comme un témoignage sur tout ce qui s'est passé récemment pendant cette période déterminante. Soucieux de relater les moindres détails, cet ouvrage retrace les événements de dix jours, plus précisément la période s'étendant du 4 au 14 janvier, au lendemain du dernier discours du président déchu. Le journaliste analyse ce mouvement social et cette révolution, ainsi que les éléments qui la caractérisent comme un processus unique qui s'est élargi jusqu'au renversement du régime. Il a ainsi décrit une société malade sur le plan social, économique, politique, psychologique et humain. L'immolation de Bouazizi est, bien évidemment, l'étincelle qui a déclenché ce mouvement revendicatif qui a commencé au début loin de la capitale Tunis, le centre économique et politique, ce qui montre la dimension profonde de la révolution. Né dans les couches sociales populaires, ce mouvement a gagné progressivement les autres catégories : la bourgeoisie libérale, les avocats, les étudiants, les universitaires, les artistes… Il s'est ensuite propagé géographiquement. Par ailleurs, la singularité de la révolution tunisienne se voit clairement par rapport aux révolutions des pays arabes, en particulier celle de l'Egypte, qui a touché au commencement la classe moyenne et la capitale pour finir par atteindre les autres couches et régions. Avant de finir son intervention, l'auteur a signalé qu'il a tenu à écrire ces pages pour retracer également le parcours, les paroles et les positions des personnes qu'il a côtoyées de près, pendant ces dix jours si importants. C'est aussi un ouvrage dédié au large public, où il présente le patrimoine historique et social tunisien à une époque bien déterminée qui restera gravée dans la mémoire collective. La rencontre s'est close sur un débat relevé par des explications de certains détails, ainsi que sur la crédibilité des événements décrits par le journaliste, et sur sa vision personnelle quant à l'avenir de la révolution.