"Ma décision de renoncer à mon droit dans l'affaire de mon fils ne procède pas d'uneposition de faiblesse. Il s'agit d'une décision difficile mais réfléchie qui tend à éviter la haine et la rancune, et à consacrer la réconciliation entre les habitants de Sidi Bouzid", affirme Mme Mannoubia, mère de Mohamed Bouazizi, à l'agence TAP, après l'annonce par le tribunal de premiere instance de Sidi Bouzid de la décision de non-lieu dans l'affaire de l'agent municipal Fadia Hamdi, accusée d'avoir agressé feu Mohamed Bouazizi. Répondant à une question relative aux informations établissant que la famille Bouazizi est devenue une famille riche, grâce aux aides financières qu'elle a reçues, suite à la mort de son fils, Mme Mannoubia a affirmé avoir reçu du président déchu, en dépit de son refus et après insistance, un montant de 20 mille dinars, et qu'un même montant lui a été octroyée à titre de dons offerts aux familles des martyrs de la révolution. Elle a relevé que sa famille a aussi reçu des aidessymboliques de la part de plusieurs citoyens et habitants de Sidi Bouzid, soulignant que les indemnitéó et les dommages-intérêts qui lui ont été remis ainsi qu'à sa famille, ne peuvent aucunement réparer une seule goutte de sang de son fils Mohamed qui a contribué, à l'instar des martyrs de la révolution, à la réalisation des aspirations du peuple tunisien à la liberté et à la dignité. Au sujet de son déménagement vers la banlieue de la Marsa, la mère de Bouazizi a indiqué qu'elle réside actuellement dans un logement ordinaire à la Marsa, qu'elle a louée pour une période de 6 mois avec ses filles qui étudient à Tunis, afin de bénéficier de soins au niveau des yeux et de permettre à son fils de poursuivre ses études dans un autre établissement secondaire après qu'il ait été renvoyé définitivement du lycée de Sidi Bouzid, sur fond d'une querelle avec l'un des professeurs. D'autre part, Mme Mannoubia a réaffirmé que la Tunisie, du Nord au Sud, a consenti des martyrs et contribué au déclenchement de la révolution des libres, indiquant que personne ne peut prétendre le monopole de cet acquis historique".