A Bruxelles, et lorsque la Banque européenne d'investissement s'est réunie pour la présentation de son bilan annuel et de sa feuille de route pour 2011-2013, des programmes ont été présentés, visant à améliorer quelques secteurs en Méditerranée. Il s'agit, selon le site méditerranéen «éconostum», du développement durable, énergie, emploi, et, bien évidemment, les engagements de la banque dans la région. Même si Philippe de Fontaine Vive, vice-président de la Banque européenne d'investissement (BEI) en charge de la Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (FEMIPE), reconnaît que les révolutions arabes vont «compliquer» les affaires de la banque, à court terme; il se montre ravi d'accompagner ces changements et compte miser sur l'emploi en soutenant aussi bien les PME que les très petites entreprises (TPE). Les responsables de la BEI ont dévoilé que 87,5% des crédits ont été accordés aux Etats européens (les chiffres des prêts accordés en 2010 et qui s'élèveraient à 72 mds d'euros). Ils ont aussi déclaré que 3,6% des crédits ont été alloués aux Etats méditerranéens. Un montant qui s'élèverait à 2,6 mds d'euros et qui placerait la Méditerranée bien devant les pays asiatiques et de l'Amérique latine, tout comme les pays ACP et l'Afrique du Sud, qui n'auraient bénéficié que de 1,2 md d'euro. L'instance financière annonce, par ailleurs, que le montant des prêts accordés à la Russie et aux pays de l'Europe de l'Est ne dépassait pas les 0,6 md d'euros. «Notre mission était de soutenir les investissements durant la crise. Nous l'avons accomplie» déclare M. Philippe Maystadt, président de la banque, qui semblait être satisfait d'avoir répondu à la demande des autorités européennes, notamment dans les quatre domaines favoris de la banque, annonce-t-il : «le développement durable, la convergence, l'économie du savoir et l'énergie». Lors de la réunion, la BEI indique que son devoir pour les prochaines années serait d'investir dans d'autres domaines qu'elle jugerait stratégiques, à savoir la lutte contre les changements climatiques, en plus du soutien qu'elle compte apporter aux politiques extérieures européennes, notamment en Méditerranée. L'article précise que jusqu'en janvier de cette année, les responsables de la Communauté européenne n'étaient pas enthousiastes lorsqu'ils abordaient toutes les questions relatives à la Méditerranée. Mais les bilans positifs au sud et à l'est de la mer, montrés par la banque, valent une enveloppe de crédits de 0,6 md d'euros d'ici 2013. Il est à rappeler que la Banque européenne d'investissement a déjà des bureaux à Tunis, Rabat et au Caire, ainsi que des projets en cours, d'autres en préparation dans tous les pays bénéficiant d'un mandat avec l'UE. Pour la Tunisie, la banque a attribué 2,9 mds d'euros de crédits alors que pour l'Egypte, elle a accordé 3,5 mds d'euros, et ce, durant une période de huit ans (entre 2002 et 2010). «A-t-elle pu échapper à la corruption et la fraude dénoncée par les citoyens de ces pays ?», se demande le site. Philippe de Fontaine Vive se montre catégorique et déclare : «Nous pratiquons la tolérance face à la corruption, confirme-il. Nous finançons des projets d'investissement que nous supervisons, en partenariat avec l'Office européen de lutte anti-fraude qui est habilité à mener des enquêtes si des soupçons sont mis au jour. Le cas échéant, la BEI pourrait «immédiatement» rappeler ses fonds». Une nouvelle époque s'ouvre actuellement devant les relations entre la Tunisie et la BEI, et qui s'est traduite par la visite récente de M. Fontaine Vive pour l'examen et l'évaluation, avec le gouvernement de transition, des besoins prioritaires des Tunisiens en matière de développement économique et social.