• Diminution des avoirs nets en devises estimés à 11.060 MDT, soit 125 jours d'importations La conjoncture économique nationale a continué à être affectée par les effets des événements survenus dans le pays depuis le début de l'année en cours et par les retombées de la situation dans la région ainsi que la hausse des prix mondiaux des produits de base, se traduisant par la poursuite du repli de la production industrielle et de certaines activités des services. Le conseil d'administration de la Banque centrale de Tunisie (BCT), réuni hier, a affirmé que le rythme des échanges commerciaux a enregistré une amélioration progressive, en relation avec l'accroissement des exportations à un rythme plus élevé que celui des importations, ce qui a permis de réduire le déficit commercial. Toutefois, la baisse des recettes touristiques et, à un degré moindre, des revenus du travail, conjuguée à la poursuite de la régression des investissements directs étrangers, a engendré un élargissement du déficit de la balance des paiements et, partant, une diminution du niveau des avoirs nets en devises qui sont revenus de 13.003 MD ou 147 jours d'importations à fin 2010 à 11.060 MDT ou 125 jours d'importations à la date du 26 avril. S'agissant de l'évolution des prix, le niveau de l'inflation a diminué revenant à 3,1% durant le premier trimestre de l'année en cours, contre 4,9% pour la même période de l'année précédente. Quant au taux de change du dinar, il a enregistré, depuis le début de l'année et jusqu'au 26 avril, une appréciation de 5,6% vis-à-vis du dollar américain et une dépréciation de 3,1% par rapport à l'euro. Au niveau monétaire, la masse monétaire M3 s'est accrue de 2,9% durant le premier trimestre de l'année en cours, contre 1,6% pour la même période de l'an passé. Les opérations d'interventions de la Banque centrale sur le marché monétaire ont diminué au cours du mois d'avril, suite à l'amélioration de la liquidité bancaire après la décision de réduction du taux de la réserve obligataire, alors que le taux d'intérêt interbancaire moyen a poursuivi sa baisse pour se situer à 4,44% en avril contre 4,56% au mois de mars. En ce qui concerne l'activité du secteur bancaire, les efforts en matière de financement de l'activité économique se sont poursuivis. Ainsi, les concours à l'économie se sont accrus de 3,7% au cours du premier trimestre 2011, contre 3,9% pour la même période une année auparavant. Cette évolution est imputable, dans une certaine mesure, à l'incapacité de certaines entreprises économiques, dont l'activité a été affectée par les événements récents qu'a connus le pays, de rembourser à temps les échéances de leurs crédits. A cet égard, le conseil d'administration a pris acte de la portée des mesures engagées par la Banque centrale en vue de soutenir ces entreprises, et ce, pour tous les secteurs d'activité tout en insistant sur la diligence nécessaire dont devront faire preuve les banques dans la mise en œuvre de ces mesures. A la lumière de ces évolutions, le conseil d'administration a décidé de maintenir inchangé le taux d'intérêt directeur de la Banque centrale de Tunisie tout en mettant l'accent sur la nécessité de continuer à suivre de près l'environnement international et la situation économique nationale, afin d'assurer les conditions appropriés à la reprise de l'activité économique au rythme souhaité et à la préservation des équilibres financiers. Au début des travaux du conseil, le gouverneur a présenté un exposé sur la participation de la BCT aux réunions du printemps du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, tenues les 16 et 17 avril 2011 à Washington, durant lesquelles les représentants de plusieurs pays ont marqué un vif intérêt aux mutations que connaît la Tunisie depuis l'avènement de la révolution. Les grandes institutions financières internationales ont, également, exprimé leur disposition à fournir d'importants financements au profit de notre pays dans un contexte caractérisé par l'accroissement des besoins en ressources extérieures pour couvrir les déficits de la balance des paiements et du budget de l'Etat.