La VIIIe édition du Festival international de théâtre amateur de Hammam-Chatt a démarré lundi 5 avril avec panache et éclat une cérémonie d'ouverture tout à fait dans le ton, c'est-à-dire en harmonie avec l'esprit des réjouissances propre à ce genre de rendez-vous. Des spectacles de danse, de fantaisie et de carnaval masqué paradant dans les environs de la municipalité ou en ville, des groupes d'animation de musique folklorique ou moderne se relayaient sans interruption pour assurer la continuité du spectacle au grand bonheur de la foule qui grossissait au fur et à mesure que la nuit tombait et que l'heure du coup d'envoi de la manifestation se faisait proche. La principale attraction était sans conteste Polichinelle, mon amour de Maurizio Stammati du Théâtre Bertolt Brecht d'Italie. Une compagnie de dix artistes attifés d'une manière saugrenue et bizarre, avec des masques vénitiens et des marionnettes géantes, à danser, gesticuler, pavaner, poser, faire le guignol, bref, à amuser la galerie qui s'en donnait à cœur joie. Ce carnaval de masques et de costumes était véritablement le clou, le point fort de la cérémonie d'ouverture. Le personnage de Polichinelle de la commedia dell'arte repose sur l'improvisation, les acrobaties, les pantomimes, les railleries et les moqueries. Cette VIIIe édition se poursuit avec le soutien du ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine et du gouvernorat de Ben Arous. Cette année, le festival, malgré des ressources presque dérisoires, compensées toutefois par une détermination coriace et une opiniâtreté tenace, était au rendez-vous avec une participation de onze pays : l'Italie, le Soudan, l'Egypte, la France, l'Algérie, la Palestine, la Roumanie, l'Espagne, l'Irak, le Maroc et, bien sûr, la Tunisie. C'est en présence du gouverneur de Ben Arous et des autorités régionales qu'a démarré la cérémonie d'ouverture avec, en préambule, les hommages rendus à deux comédiens chevronnés, Khadija Souissi et Jamil Joudi, et à Slaheddine Abdessamad, ancien directeur de la MC de Ben Arous. Mouna Noureddine, la grande dame des planches, originaire de la ville d'Hammam-Lif, a remis les distinctions aux méritants. Après quoi, le public, composé en majorité des comédiens étrangers participant au festival, était invité à découvrir la pièce d'ouverture, Les Ailes de l'amour, une adaptation de la fiction romanesque Tawq el hamama d'Ibn Hazm El Andalousi. Il s'agit d'une longue suite d'épreuves et de tribulations de deux compagnons de route partis à la recherche de l'amour idéal. Cette pièce d'Ibrahim Ben Amor de l'Association de la jeunesse théâtrale d'Hammam-Sousse est interprétée par Saâdia Arfaoui, Neïla Sahloul, Amine Mehiri, Aladin Knaz, Nafaâ Arjoun, Abderrazak Ben Mustapha et Abdelmajid Jomaâ. La deuxième pièce de la soirée est espagnole, Les Chaînes, d'Elisabeth Cauchetiez du Théâtre Contact. C'est le récit de six personnages enfermés dans un cabaret virtuel, face à un destin hostile et défavorable qui sourit rarement. Le public a applaudi chaudement.