Le cas de l'Avenir de Gabès est symptomatique d'un état général où les clubs de l'élite dite «pro», survivent à coups d'expédients. Au jour le jour. Du rififi à l'Avenir Sportif de Gabès. A l'instar de ce qui a été vécu à El Gawafel de Gafsa, au Stade Tunisien, au Club Sportif Sfaxien…, les joueurs de la «Zlizza» ont boycotté les entraînements pour protester contre l'important retard mis à verser les salaires et primes des joueurs. Cela a été depuis le début de l'année un interminable chassé-croisé : on fait la grève deux ou trois jours avant de reprendre aussitôt le travail. Au club de la ville du Henné, d'insolubles difficultés financières ont mis à plat des caisses dopées ponctuellement par les subsides apportés par le président du club, Ryadh Jeridi. Malheureusement, la trêve a été longue, et la reprise à huis clos n'a pas amélioré les équilibres budgétaires. Résultat : depuis mercredi dernier, le mouvement de grève s'est durci en devenant «non-stop». Placé dans l'enfer de la course au maintien, l'Avenir de Gabès hypothéquait de la sorte sérieusemsent ses chances. Par la voix de son directeur sportif, Mohieddine Senoussi, haussait le ton en rappelant les hommes d'Adel Sellimi à leurs devoirs de professionnels et en les invitant à présenter des excuses en bonne et due forme. Les copains de Mohamed Amine Aouichaoui opposèrent un niet catégorique. De but en blanc, la situation devint bloquée lundi matin, le bureau de M. Jeridi présentant au gouverneur de la région et au commissaire régional aux sports une démission collective pour épingler «l'irresponsabilité de certains joueurs dits pros», selon les termes employés. Pourtant, depuis son retour, le dernier week-end, du Golfe, le président de l'ASG a pu verser certains arriérés des émoluments revenant aux joueurs. Cela n'avait pas, sur le coup, amélioré la situation. Mais comme cela arrive souvent, l'intervention des autorités régionales a permis, lundi après-midi, un retour à la normale. Les «Rouge et Noir» devaient reprendre hier le travail au cours des deux séances du matin et de l'après-midi. On ne parle plus d'une assemblée générale élective convoquée pour le 12 juin par le bureau actuel, ni d'un comité provisoire de gestion. Et c'est du coup un retour à la normale. En attendant le prochain épisode d'un interminable crash financier qui secoue pratiquement tous les clubs de l'élite…