Les monarchies du Golfe ont exhorté hier la Syrie à mettre fin à l'"effusion de sang" et à entreprendre de "sérieuses réformes", au lendemain de la mort de 22 personnes tuées par les forces de sécurité lors de nouvelles manifestations contre le régime du président Al-Assad. Le Conseil de coopération du Golfe (CCG) a appelé dans un communiqué Damas à mettre "fin dans l'immédiat à la violence (...) et à l'effusion de sang". Le CCG (Arabie Saoudite, Koweït, Bahreïn, Emirats Arabes Unis, Oman et Qatar) a appelé à "la raison et à l'introduction de sérieuses et nécessaires réformes protégeant les droits et la dignité du peuple (syrien) et répondant à leurs aspirations", ajoute le texte. Il s'est dit inquiet face à "la recrudescence de la violence et l'usage excessif de la force qui a provoqué de nombreuses morts ainsi qu'un grand nombre de blessés". "Les membres du Conseil expriment leur regret face à la poursuite de l'effusion de sang, ils soulignent qu'ils sont attachés au maintien de la sécurité, la stabilité et l'unité de la Syrie", affirme le texte. Le gouvernement koweïtien avait appelé vendredi Damas à mettre fin à la répression meurtrière, appelant au dialogue et à de "véritables réformes". Vendredi soir, des centaines de personnes ont manifesté au Koweït en solidarité avec le peuple syrien et appelé à l'expulsion de l'ambassadeur de Syrie et au rappel de celui du Koweït en poste à Damas. Jeudi, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton avait souligné que les Etats-Unis avaient "besoin du soutien des Européens". "Mais pas seulement, a-t-elle ajouté. Nous avons besoin du soutien des pays arabes. Nous avons besoin de réunir un concert de voix plus fort qui puisse mettre la pression sur le régime Al-Assad. Et nous travaillons actuellement pour y parvenir". Vendredi, la Maison-Blanche a annoncé que le président américain Barack Obama, son homologue français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel s'étaient mis d'accord pour "envisager des mesures additionnelles pour faire pression sur le régime du président (syrien Bachar) Al-Assad et soutenir le peuple syrien". Tous trois ont "salué" la déclaration du Conseil de sécurité de l'ONU adoptée mercredi dernier, qui "condamne les violations généralisées des droits de l'Homme et l'usage de la force contre les civils par les autorités syriennes", a ajouté la présidence américaine.