La grève entamée hier par les agents de la Société des transports de Tunis (Transtu), lancée par l'Union des travailleurs de Tunisie (UTT), a semé l'anarchie dans le centre-ville. Les clients de la société, qui s'apprêtaient à se rendre au travail, ont été surpris par le débrayage, sur plusieurs lignes de métros ou de bus. Les citoyens ont exprimé leur mécontentement vis-à-vis de cette situation, qui intervient dans cette période de jeûne, au cours d'une journée excessivement chaude. «Excédés, certains citoyens ont dérapé, allant jusqu'à agresser certains agents de la Transtu, à la gare de Barcelone à Tunis, et s'attaquer au centre de contrôle du réseau du métro outre la coupure des routes avoisinantes»a déclaré à la TAP, M.Mokhtar El Hili, secrétaire général de la Fédération générale du transport relevant de l'Ugtt. Ces actes ont créé une sorte d'anarchie dans la capitale et bloqué la circulation. M.El Hili a indiqué que cette grève est observée par une minorité d'agents de la société qui a placé des barrières devant les métros, ce qui a paralysé les navettes quotidiennes. Contredisant cette affirmation, M.Hassen Kanzari, secrétaire général adjoint de l'UTT, a avancé que le taux de participation à cette grève a atteint 80% (réseau ferroviaire et bus). «La liberté d'organisation de grèves est un droit syndical garanti», a-t-il ajouté, tout en accusant les autorités de tutelle : le ministre du Transport, le PDG de la Transtu et le directeur de l'Inspection du travail de «pousser» l'UTT à déclencher la grève, en protestation contre «l'indifférence qu'ils ont manifestée face à leurs revendications». De son côté, M.Mohamed Chamli, directeur de la communication par intérim, à la Transtu, a indiqué que la société a pris des mesures afin d'assurer un service minimum sur l'ensemble de ses réseaux. Il a précisé que cette grève intervient suite au retard dans la promulgation par des autorités de tutelle, du décret réglementant le pluralisme syndical et la retenue à la source au profit de l'UTT. Ces demandes a-t-il dit devraient faire l'objet d'une discussion dans le cadre des négociations sociales ou au niveau des autorités de tutelle concernées telles que le ministère des Affaires sociales. Reprise progressive Il est à préciser que l'activité a repris progressivement mardi dans l'après-midi, sur les lignes du métro léger et des bus de la Société des Transports de Tunis (Transtu), après la grève des agents de la société lancée par l'Union des travailleurs de Tunisie (UTT). Selon M.Mohamed Chamli, directeur de la communication par intérim, à la Transtu, trois rames de métro ont repris, partiellement, du service alors que 3 hangars sur cinq assurent en partie les navettes des bus. Les revendications pour lesquelles l'UTT a appelé à cette grève, a-t-il précisé, dépassent les prérogatives de la direction générale de la Transtu, indiquant que les questions du pluralisme syndical et des négociations sociales ne peuvent être décidées au niveau de la société mais concernent tous les secteurs économiques et nécessitent l'intervention du gouvernement provisoire. A préciser que cette grève d'une journée devrait prendre fin à minuit.