Le théâtre de plein air de Hammamet a accueilli, avant-hier, un public modeste venu découvrir la pièce théâtrale Nejma wa Hlel (étoile et croissant), texte, dramaturgie et mise en scène de Sami Nasri. Cette pièce, de deux heures, relate la souffrance et le combat du peuple tunisien contre la colonisation française au milieu du siècle dernier. Dix personnages sur scène, incarnés , entre autres, par Mongi Ouerfelli, Samia Ayari, Ahmed Beltif, Hajer Saïd, racontent l'histoire d'une révolution, la souffrance des ouvriers des mines et leur insurrection contre l'oppression, celle de groupes d'ouvriers, de paysans et de politiques qui ont bravé gendarmes et soldats français. Située au tout début des années 1950, Nejma wa hlel retrace le parcours de combattants, de leaders et de penseurs tels que Farhat Hached, Habib Bourguiba, Tahar Haddad et beaucoup d'autres, ceux-là mêmes qui se sont sacrifiés, ou qui ont sacrifié un large pan de leur vie, pour que la Tunisie recouvre sa liberté et pour que les Tunisiens accèdent à la modernité. La pièce se joue essentiellement dans la pénombre, avec un décor qui se compose de cubes en noir et blanc éparpillés sur la scène, que les acteurs déplacent, pour créer tantôt une ambiance de révolution, tantôt une ambiance révélant la déchirure du peuple tunisien et sa souffrance. Malgré l'effort des acteurs, la pièce Nejma wa hlel n'a pas réussi à capter l'attention des spectateurs, dont plusieurs ont commencé à quitter le théâtre bien avant la fin de la représentation. Intrigue mal tissée, sinon absente, propos manquant de clarté, personnages aux contours flous et opaques, il n'y avait pas de quoi les retenir.