Les cadres et employés du centre de traitement des déchets industriels et domestiques de Jradou (Zaghouan) ont exprimé leurs craintes et leur inquiétude pour leur avenir professionnel et l'état de chômage technique auquel ils sont condamnés depuis la fermeture du centre le 28 février 2011. Ils ont, également, exprimé leur incertitude concernant le paiement de leurs salaires par le groupe franco-allemand Nehlson-Tredi qui dirige le centre. Lors d'une réunion avec Salem Hamdi, secrétaire d'Etat chargé de l'Environnement, les cadres et employés ont appelé à la réouverture du centre dans la mesure où il constitue leur unique source de revenus. Certains d'entre eux ont déclaré à la TAP leur mécontentement pour cette fermeture puisque les résultats du rapport présenté par les experts désignés par le Tribunal de première instance de Zaghouan ont montré que les défaillances repérées n'ont pas d'impact sur l'environnement, le couvert végétal, les animaux et les êtres humains et qu'il suffit de quelques réformes pour y remédier. Selon le rapport des experts, les déchets industriels sont remis au centre d'une manière qui ne respecte pas les normes techniques en vigueur. Le rapport a repéré également des défauts de construction des bassins de collecte des déchets. Les tests réalisés dans ce cadre ont montré l'absence d'effets néfastes sur les plantes ou d'infiltration dans le sol. Ces essais ont également montré l'absence de traces de pollution dans les eaux de surface et souterraines causées par les métaux lourds. En ce qui concerne la gravité des effets sur les habitants du village de Jradou, les résultats ont démontré qu'actuellement il n'y a pas de risques. M. Adel Ketat, directeur général de l'Agence nationale de gestion des déchets (Anged), a mis en garde contre le risque du maintien de la décision de fermeture du centre de traitement des déchets industriels de Jradou, et ce, à cause de l'accumulation des déchets en plein air et les problèmes environnementaux qui pourraient en résulter. Il a évoqué les conditions difficiles par lesquelles passent plusieurs industriels au niveau du stockage des déchets industriels, cela, a-t-il ajouté pourrait obliger certains à se débarrasser des déchets dans les eaux de ruissellement et les oueds. Il a relevé que la fermeture de ce centre dont le coût est estimé à 25 millions de dinars et qui a été financé dans le cadre de la coopération tunio-allemande, peut avoir des conséquences négatives sur la coopération entre la Tunisie et l'Allemagne dans le domaine de l'environnement. M. Ketat a exprimé la disposition de l'Anged et du groupement étranger chargé de la gestion du centre à accomplir les réformes nécessaires et à faire participer, dans ce cadre, les habitants de Jradou, en les tenant au courant de toutes les nouveautés au niveau de l'entretien et de la réforme. Le secrétaire d'Etat chargé de l'Environnement a souligné que le ministère et tous les intervenants veillent à trouver une solution finale à cette question dans les plus proches délais, rassurant les employés du centre que le nécessaire sera fait pour qu'ils puissent recevoir leurs salaires du mois d'août. Il a aussi proposé la création d'un comité commun regroupant les habitants de Jradou, l'Anged et le groupement étranger afin de trouver une solution consensuelle.