L'Instance nationale pour la réforme de l'information et de la communication (Inric) attire l'attention de l'opinion publique sur la gravité de l'absence d'un cadre législatif et légal régissant le secteur de l'information et des médias alors que la Tunisie s'apprête à vivre les premières élections libres, démocratiques et pluralistes de son histoire. Compte tenu de l'importance du rôle de l'information dans la réussite de ce processus, l'Inric appelle tous les partis politiques et toutes les composantes de la société civile à réaffirmer leur engagement en faveur de la défense de la liberté d'expression et leur attachement à asseoir les fondements d'une presse professionnelle respectueuse des règles déontologiques, loin de toutes considérations électoralistes ou de calculs partisans. Les dérapages que nous constatons actuellement sur les colonnes de certains journaux, les plateaux de télévision et les émissions radiophoniques, dont notamment les invectives, les insultes, les échanges d'accusations, la diffamation et les attaques contre la dignité des personnes sont la résultante du non-respect des règles déontologiques et de l'absence d'un cadre légal garantissant l'émergence d'une presse libre et intègre et la promotion de la profession, et favorisant la rupture totale et définitive avec les pratiques anti-déontologiques. L'Inric considère que l'absence d'un cadre législatif et légal dans le domaine de l'information est un facteur négatif pour la profession journalistique et ses principes déontologiques et que la responsabilité de relever les défis de la prochaine étape est une responsabilité collective qui engage toutes les parties sans exclusive. En conséquence, l'Inric appelle tous les partis politiques, toutes les associations et toutes les parties concernées à assumer leur responsabilité et à appuyer les efforts visant à adopter les textes législatifs nécessaires à l'organisation de la transition démocratique. L'Inric appelle également le président de la République et le Premier ministre à promulguer les deux décrets-lois adoptés par la Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique (Hiror), en vue de garantir le droit du Tunisien à une information libre, objective et intègre. L'Inric estime qu'il est inadmissible que les élections de l'Assemblée nationale constituante se déroulent en l'absence d'un cadre légal régissant le secteur de l'information. L'Inric appelle aussi tous les candidats aux élections à faire part à l'opinion publique de leur degré de disposition à respecter la liberté d'expression et d'information, après les élections, en tant que principe constitutionnel et en tant que pratique quotidienne ainsi que leur degré d'attachement à défendre ce droit qui a subi durant les deux dernières décennies des violations flagrantes ayant entraîné la destruction des institutions de l'Etat, la propagation de la corruption et le ternissement de l'image et de la réputation de la Tunisie.