Le film d'animation franco-iranien intitulé Persepolis et diffusé, récemment, par la chaîne privée Nessma TV continue de susciter une polémique auprès de plusieurs partis politiques. La dénonciation de l'incarnation de l'entité divine et le rejet catégorique de la violence comme moyen d'expression, outre l'appel au dialogue pour arbitrer les positions divergentes, telles sont les réactions de ces partis. Le parti de l'Union démocratique unioniste (UDU) a condamné le recours à la violence comme moyen d'expression, rejetant toute atteinte au sacré religieux sous un quelconque prétexte. Dans une déclaration rendue publique, hier, l'UDU indique que le sacré et les constantes nationales constituent une ligne rouge à ne pas dépasser, et que l'exercice des libertés ne peut aucunement justifier l'atteinte de ces valeurs. De son côté, le parti des Forces du 14 janvier 2011, a accusé la chaîne Nessma TV d'avoir porté atteinte de manière flagrante aux sacralités du peuple tunisien, ce qui, a-t-il affirmé, est contraire aux valeurs et aux préceptes de l'auguste religion islamique. Il a critiqué, à ce propos, le timing de la diffusion de ce film d'animation franco-iranien, en cette conjoncture délicate au cours de laquelle le pays aspire à rompre avec l'héritage du passé douloureux et se prépare à engager une nouvelle phase sur la base de la démocratie, de la justice et de l'égalité. Le Parti de la jeunesse libre (PJL) a fermement dénoncé le mutisme dont fait preuve le gouvernement à propos de la diffusion de ce film, condamnant la chaîne ainsi que son directeur. L'Islam, a-t-il affirmé, est la religion de la modernité, de l'ouverture et du savoir. Le Parti social libéral (PSL) a, quant à lui, condamné les actes commis par un groupe de salafistes, en signe de protestation contre ce film, ainsi que les événements survenus à la faculté des Lettres et Sciences humaines de Sousse qui, a-t-il précisé, sont des actes attentatoires à la liberté, à la démocratie et à la modernité, jugeant ces pratiques comme étant "étrangères à la mentalité tunisienne". La lutte contre toute forme de sclérose et de fanatisme religieux, a-t-il ajouté, est une responsabilité qui incombe à tous, appelant toutes les parties à faire preuve d'un sens de responsabilité aigu et de retenue, à éviter les tensions, la violence et l'exclusion, et à recourir au dialogue et aux moyens pacifiques d'expression.