• Le raz-de-marée électoral à l'origine de quelques défaillances administratives Les élections à l'Assemblée constituante qui viennent de se tenir en Tunisie constituent une « réalisation extraordinaire » et une étape qui revêt une signification particulière, quelques mois seulement après la chute d'un régime autoritaire de plus de 50 ans, a déclaré l'Institut national démocratique, dans un communiqué rendu public hier. La délégation d'observateurs du NDI a relevé une atmosphère positive – parfois festive – dans les centres de vote, un personnel électoral bien formé, des procédures adéquates et des files d'attente patientes, et ce, dans la plupart des localités. Les files d'attente interminables ont caractérisé la plupart des bureaux de vote en raison de la participation massive, ce qui n'a pas empêché la plupart des électeurs d'attendre patiemment et dans la bonne humeur leur tour pour voter. Selon des rapports, certains électeurs ont eu à attendre jusqu'à cinq heures avant de glisser leur bulletin dans l'urne. L'Institut a noté que les partis politiques et les candidats, toutes appartenances confondues, ont exprimé leur confiance dans les capacités de la Commission électorale indépendante à organiser un rendez-vous électoral crédible et inclusif. «A l'instar des droits humains qui n'ont pas de couleur, la démocratie n'a pas de nationalité», a déclaré M. Alejandro Toledo, ancien président du Pérou et co-dirigeant de la délégation. «Hier, le gagnant a été choisi; il a pour nom la démocratie». La délégation internationale du NDI a déployé 47 observateurs autorisés, venant de 15 pays et territoires, dans tout le pays le jour de l'élection. La mission a pour but d'observer en toute impartialité chaque aspect de l'opération électorale y compris la campagne, la mise dans l'urne des bulletins de vote et leur dépouillement le jour de l'élection ainsi que la période postélectorale. Cette mission bénéficie de 25 ans d'expérience du NDI dans le domaine et des 200 élections qu'il a eu à observer y compris au Maroc, en Jordanie, au Liban, au Yémen et en Cisjordanie et Gaza. La délégation a été conduite conjointement par Alejandro Toledo, ancien Président de la République péruvienne; Jorge Fernando Quiroga, ancien Président de la République de Bolivie, Jane Harman, présidente du Woodrow Wilson International Center et ancienne membre du Congrès américain (Californie), Marwan Muasher, vice-président du Carnegie Endowment for International Peace et ancien ministre jordanien des Affaires étrangères, Ana Gomes, députée au Parlement européen (Portugal) et Leslie Campbell, directeur régional des programmes Mena au NDI. «Si l'acte de voter dans cette première élection libre en Tunisie est le trait fondamental de cette journée historique, la gestion des électeurs venus en grand nombre a donné lieu à quelques défaillances administratives», a précisé l'Institut. Les électeurs qui ne se sont pas inscrits avant la date-butoir du 14 août ont été informés qu'ils allaient pouvoir voter dans des centres spéciaux. Plus de 900 centres spéciaux ont été ouverts aux quatre coins du pays. Nombreux sont les centres spéciaux qui ne s'attendaient pas à ce raz-de-marée et un système de communication par SMS, mis au point pour orienter les non-inscrits vers les centres de vote, a atteint le point de saturation dès les premières heures de la journée mais il a été rétabli un peu plus tard. «Le pays vient d'accomplir la première étape d'un long processus», a déclaré Muasher. «Le monde arabe, dans son intégralité, suit de très près le déroulement et les résultats de cette élection». Pour plus d'informations voir le site du NDI: www.ndi.org.