• De nouvelles violences font trois victimes Plusieurs milliers d'habitants ont fui Taëz, dans le sud du Yémen, hier, lors de bombardements des forces gouvernementales qui ont fait un mort et trois blessés, selon un militant. Par ailleurs, deux gardes ont été abattus dans le sud du pays par des extrémistes islamistes, a annoncé un responsable des services de sécurité. Ces violences sont rapportées en dépit de la signature par le président contesté Ali Abdallah Saleh d'un accord de transfert du pouvoir la semaine passée. Le chef d'Etat est depuis janvier la cible de manifestations populaires. Au fil du temps, certaines unités de l'armée ont rejoint les rangs de l'opposition. Mardi et mercredi, les forces gouvernementales ont bombardé Taëz, selon un militant, Nouh al-Wafi, qui a fait état d'un mort, de trois blessés et de la destruction de plusieurs magasins. Deuxième ville du pays, Taëz est l'un des foyers du mouvement de contestation contre Saleh. La ville est souvent bombardée par l'armée en réponse à des attaques lancées par des membres de tribus armés et des soldats qui soutiennent les manifestants opposés au gouvernement. Par ailleurs, dans la province méridionale d'Aden, des hommes armés ont tiré sur un officier des forces spéciales qui se rendait à bord d'un véhicule dans la ville de Khor Maksar, a expliqué un responsable des forces de sécurité sous couvert de l'anonymat. D'après lui, deux de ses gardes ont été tués. L'officier n'a pas été blessé. L'attaque pourrait être l'oeuvre de militants liés au réseau terroriste Al-Qaïda, selon le responsable. Dans la journée, des dizaines de milliers de Yéménites ont manifesté à Aden pour le 44e anniversaire de l'indépendance du Sud Yémen. Le Sud et le Nord Yémen ont fusionné sous Saleh en 1990. Des milliers de personnes ont également manifesté à Ibb (sud), a rapporté le militant Ahmed Aqil. Les manifestants ont réclamé que le président Saleh soit traduit en justice pour corruption présumée et meurtres de protestataires depuis le début du soulèvement. L'accord proposé par les pays du Golfe, que le chef d'Etat yéménite a signé la semaine dernière à Riyadh, prévoit le transfert du pouvoir à son vice-président et garantit à Saleh d'être protégé de toute poursuite judiciaire.