«Les membres de la communauté juive en Tunisie sont des citoyens disposant de la plénitude de leurs droits et de leurs devoirs», a affirmé le Mouvement «Ennahdha». «La Tunisie reste, aujourd'hui et demain, un Etat démocratique qui respecte ses citoyens et veille sur eux quelle que soit leur religion», a-t-il ajouté. Rendue publique, hier, par «Ennahdha», cette déclaration «intervient à la suite de la demande formulée par certaines parties appelant les juifs tunisiens à quitter le pays pour une autre destination». Le Mouvement «Ennahdha» a qualifié ces propos «d'irresponsables et d'irrationnels» et estimé que «le choix de tenir ce genre de propos en ce moment précis est fort suspect». Le Président de la communauté juive de Tunisie Roger Bismuth a indiqué que «tout ce bruit autour des déclarations de Silvan Shalom n'est qu'une tempête dans un verre d'eau et une tentative de saper le processus engagé par la Tunisie après avoir été délivrée du joug de la dictature». «Aucune partie étrangère n'a le droit de s'ingérer dans les affaires de la Tunisie, y compris les affaires de la communauté juive établie dans ce pays depuis plus de trois mille ans», a-t-il déclaré au téléphone à l'Agence TAP. «La communauté juive aime la Tunisie et n'envisage pas de la quitter», a-t-il ajouté. Il a, également, souligné avoir rencontré les dirigeants du Mouvement «Ennahdha» au lendemain des élections du 23 octobre et évoqué avec eux la situation de la communauté juive en Tunisie qui reste une partie intégrante du peuple tunisien loin de toute forme de discrimination ethnique ou religieuse. Dans sa livraison de vendredi, le journal Le Maghreb avait écrit que le vice-Premier ministre israélien Silvan Shalom a «appelé la communauté juive établie en Tunisie à quitter la Tunisie dans les plus brefs délais pour s'installer dans les territoires occupés».
