La mise à niveau de l'établissement pénitentiaire et l'identification d'alternatives pour les peines d'emprisonnement, pour rompre avec les violations subies par les détenus ous l'ancien régime ont constitué les principaux axes de la conférence nationale organisée, hier, par le syndicat de base des cadres et agents des établissements pénitentiaires et de rééducation sur «Réalité et perspectives des centres pénitentiaires et de rééducation», à la Cité des sciences de Tunis. Le ministre chargé de la Réforme administrative, Mohamed Abbou, a déclaré que le niveau démocratique dans les pays avancés se mesure, selon lui, à travers «la méthode de traitement des détenus», ce qui nécessite la révision de la situation des prisons dans le pays, la dynamisation du rôle de l'institution du juge d'application des peines, outre l'association des intéressés par la loi et les sciences pénales dans la conception d'alternatives aux peines d'emprisonnement, le renforcement de leur rôle réformateur, en assurant l'application des lois qui garantissent l'intégrité physique du détenu et protègent en même temps les agents des prisons. De son côté, le secrétaire général du syndicat de base des cadres et agents des établissements pénitentiaires et de rééducation, Habib Rachdi, a souligné l'impératif de changer les systèmes de travail au sein des établissements pénitentiaires et de limiter, selon ses dires, «les prérogatives des cadres sécuritaires impliqués dans les pratiques de violation qui ont perverti le rôle des établissements pénitentiaires sous l'ancien régime.» Quant au président de la commission nationale d'investigation sur les abus enregistrés durant la révolution, Taoufik Bouderbala, il a exprimé dans son intervention son étonnement face «à la détérioration de la situation dans la plupart des prisons du pays», qui sont dépourvues de moyens matériels «propres à permettre de préserver la dignité humaine et de respecter les droits de l'Homme». Il a, à cet égard, appelé à concevoir une vision globale pour promouvoir la situation de ces prisons et dynamiser leur rôle de réforme. Les travaux de cette conférence ont été marqués par de nombreuses interventions qui se sont articulées autour de la réforme de l'institution pénitentiaire et de rééducation, de la définition de sa position dans la nouvelle Constitution, ainsi que de la question de la dimension humanitaire dans le travail pénitentiaire, en plus de la criminalisation de la torture et des agressions contre des détenus.