Le Parti socialiste de gauche, le Front populaire unioniste, le Parti de la nation démocrate sociale et le Parti de l'unité populaire, ainsi que plusieurs personnalité indépendantes et syndicalistes ont cosigné une déclaration commune, publiée hier, annonçant la formation d'une alliance politique de centre gauche. Mohamed Kilani, secrétaire général du Parti Socialiste de Gauche (PSG), l'un des signataires de cette déclaration, précise que ce nouveau groupement préparera une conférence nationale pour débattre de la forme que ce groupement va prendre dans un futur proche. «Il se peut qu'on forme un front ou un parti. A mon avis, le plus probable est de créer un courant de centre gauche qui s'organisera selon un consensus entre les différents adhérents à ce groupement. Pour le moment, c'est un groupement politique qui dépasse le cadre des accords électoraux pour un rassemblement politique ayant une vision en accord avec le projet de société tunisienne, notamment un développement social et solidaire», a-t-il précisé. Il a ajouté: «Concernant notre différend avec le courant démocratique socialiste, il est contre un libéralisme sauvage mais pas contre un libéralisme social, alors que nous sommes pour l'Etat-providence. L'appui de l'Etat est fondamental pour le développement social et économique. Aussi, nous croyons que les entreprises doivent avoir un rôle socioéconomique. C'est selon le modèle de démocratie sociale à l'image de ce qui est appliqué dans les pays scandinaves». Le secrétaire général du PSG a affirmé d'autre part, que le soutien mutuel entre les deux courants restera de mise en vue des prochaines élections. A l'image de la déclaration commune du nouveau groupement de centre gauche, il a affirmé que les forces de gauche et unionistes sont encore dispersées, «ce qui nécessite leur unification pour sauvegarder la République et les acquis en matière de progressisme». Le PSG accuse Ennahdha Par ailleurs, le Parti socialiste de gauche a publié, hier, un communiqué dans lequel il met en garde contre «la déviation du processus de transition démocratique vers un régime despotique au nom de l'identité et des croyances». Ce communiqué vient suite à la deuxième conférence nationale du parti, tenue samedi et dimanche derniers. Le PSG accuse le mouvement d'Ennahdha de vouloir imposer sa vision de la vie politique à travers «la petite Constitution» et de mettre en cause les acquis constitutionnels tel le code du statut personnel. De même, dans son communiqué, le Parti socialiste de gauche accuse Ennahdha de «laisser la voie libre au mouvement salafiste pour faire pression sur la société tunisienne afin de l'amener à accepter son projet despotique ». M. Mohamed Kilani nous a affirmé que les forces socialistes et unionistes devront préparer la machine électorale dès maintenant. «Les résultats des dernières élections ne reflètent pas la vraie place de notre courant puisque nous n'y étions pas bien préparés. Nous devrons avoir d'avance une évaluation réelle de nos forces dans toutes les circonscriptions. Dans ce sens je peux dire que nous sommes bien placés dans les enclaves de la société tunisienne. Notre parti, particulièrement, dispose d'une position qui n'est pas mal du tout par rapport aux autres partis. Le groupement que nous venons de former va renforcer notre position dans la vie politique», enchaîne le secrétaire général du Parti socialiste de gauche.