Les magistrats ont entamé, depuis hier matin, l'application de la décision du Conseil national de l'Association des magistrats tunisiens de porter un brassard rouge pendant une semaine. «Ce mouvement de protestation exprime la déception des magistrats face aux atermoiements du gouvernement provisoire et de l'Assemblée nationale constituante dans la promulgation d'une loi portant création d'une instance provisoire de la magistrature», a justifié la présidente de l'Association des magistrats tunisiens (AMT) Kalthoum Kannou. Il s'agit là, a-t-elle dit, d'une violation criante des dispositions de l'article 22 de la Loi organique portant organisation provisoire des pouvoirs publics. «Ce mouvement, a-t-elle ajouté, n'a aucun enjeu politique et sera suivi par d'autres actions visant à engager une réforme globale du secteur judiciaire, à promulguer une loi portant création d'une instance provisoire de la magistrature, à améliorer les conditions matérielles et morales des juges et à promouvoir les conditions de travail au sein des tribunaux». Par ailleurs, elle a dénoncé la poursuite des nominations de magistrats à plusieurs postes sans consulter l'AMT à ce sujet, estimant que «ces pratiques représentent une violation du principe de la transparence et rappellent celles de l'ancien régime».