Près de 40 agriculteurs ont observé un sit-in, hier, devant le siège de l'Assemblée nationale constituante (ANC), en réponse à l'appel lancé par le Syndicat des agriculteurs de Tunisie (Synagri). Les sit-inneurs revendiquent le renforcement du pluralisme syndical, la suppression des dettes et l'indépendance de l'agriculteur. Dans un communiqué publié à cette occasion, le Synagri a appelé toutes les parties à «reconnaître l'aspect stratégique de l'agriculture aux plans économique, social et environnemental ainsi que le rôle des agriculteurs, techniciens et salariés du secteur, d'accélérer l'organisation d'un débat national devant établir les fondements d'une politique agricole à même de répondre aux enjeux de l'heure et de renforçer le développement durable et l'équilibre régional». Le syndicat a mis l'accent, selon la même source, sur la nécessité de tenir compte du pluralisme syndical qui constitue «un acquis de la Révolution et de la démocratie, de faire participer le syndicat à la restructuration des secteurs de production et à la politique de fixation des prix agricoles». Le Synagri a préconisé d'«instaurer la bonne gouvernance dans le secteur agricole via la garantie de l'indépendance des structures professionnelles de l'agriculture (groupements, sociétés coopératives et centres techniques)». Le syndicat a réclamé «la suppression des dettes accumulées des agriculteurs, lesquelles représentent une entrave à l'investissement et l'emploi», rappelant que la loi de finances complémentaire, adoptée par l'ANC, ne répond pas aux attentes des professionnels du secteur. Le Synagri a recommandé «d'établir une politique de financement efficiente et adéquate aux spécificités de l'activité agricole, de réviser le cadre juridique de l'assurance agricole et de mettre en place un cadre législatif développé du système foncier agricole». Il s'agit, en outre, selon le Synagri, de «réviser les mécanismes de gestion des terres domaniales, à travers une approche cohérente, garantissant l'efficience et la transparence, outre le renforcement de la recherche scientifique et la formation professionnelle». M. Mustapha Ben Jaâfar, président de l'ANC, a précisé, au cours de sa rencontre avec les membres du bureau national du Synagri, que le secteur a besoin de réformes structurelles en raison de sa marginalisation au cours des dernières années. Il a mis l'accent sur la nécessité d'identifier les priorités afin de traiter les questions urgentes auxquelles fait face l'agriculteur et de fixer les circuits de distribution pour préserver le pouvoir d'achat du citoyen. Le président de l'ANC a souligné la nécessité de faire participer toutes les structures représentant les agriculteurs aux réunions d'audition des commissions législatives de l'ANC pour prendre connaissance de leurs propositions et problèmes. Il a suggéré de discuter des préoccupations pressantes, soumises par le syndicat, au cours de la prochaine rencontre périodique avec le gouvernement.