L'Union régionale du travail (URT) de Jendouba a mis à exécution, hier 5 juin, la décision de grève générale pour protester contre la non-satisfaction d'une série de revendications relatives au développement qui n'ont pas fait l'objet d'un accord avec le gouvernement provisoire. La correspondante de l'agence TAP dans la région a constaté que certains établissements du secteur public et privé n'ont pas participé au mouvement, au début de la grève générale, alors que certains commerçants et des propriétaires de cafés ont tenté d'exercer normalement leurs activités. Des habitants de la région, en particulier des jeunes à bord de motocyclettes, ont cherché à pousser les commerçants à fermer leurs locaux, par des menaces et des jets de pierres. D'autres groupes opposés à la grève ont encouragé les commerçants à ouvrir leurs boutiques, ce qui a conduit à un climat de tension et à l'intervention des forces de sécurité pour calmer la situation. Dans des délégations du gouvernorat de Jendouba, des jeunes ont tenté de bloquer les routes principales et de paralyser les axes routiers. Le secrétaire général de l'URT de Jendouba, Slim Tissaoui, a démenti que le syndicat soit derrière les actes de violence et les agressions contre les commerçants, accusant de son côté «des groupes de barbus» d'avoir menacé les syndicalistes, réunis devant le siège de l'URT d'incendier les locaux. Pour sa part, le secrétaire général régional du mouvement Ennahdha à Jendouba, Taoufik Zaïri, a indiqué qu'il ne conteste pas la légalité des revendications qui touchent le développement de la région, mais qu'il stigmatise la décision unilatérale et le choix de la date de la grève, qui ne servent pas l'intérêt de la région, à un moment où elle a besoin d'un climat sain pour le démarrage des examens scolaires, de la saison touristique et de nombreux projets urgents. Concernant les «barbus» accusés d'avoir menacé les syndicalistes d'incendier le local de l'URT, il a souligné que «ce sont des commerçants de la ville qui ont été obligés de se défendre et de poursuivre jusqu'aux locaux de l'URT les jeunes qui les ont agressés». La participation à la grève générale a été plus importante dans les établissements publics, à l'exception des services médicaux d'urgence dans les hôpitaux, de la plupart des établissements scolaires primaires en milieu rural et à Tabarka ainsi que des centres d'examens et quelques lycées. Le gouvernement avait alloué 660,8 millions de dinars pour réaliser 180 projets dans le gouvernorat de Jendouba. La partie syndicale a estimé que cela ne répondait pas aux priorités de la région. Une réunion, tenue dimanche à Tunis, avec les partenaires sociaux visant à examiner les revendications de l'URT de Jendouba, n'a pas abouti à un accord.