« Le commerce équitable est un partenariat commercial fondé sur le dialogue, la transparence et le respect, son objectif est de garantir une plus grande équité dans le commerce mondial. Il contribue au développement durable en offrant de meilleures conditions commerciales et en protégeant les droits des producteurs et des travailleurs marginalisés, tout particulièrement au Sud de la planète », telle est la définition du commerce équitable émise en 2001 par quatre structures internationales du commerce équitable, à savoir FLO (Fairtrade labelling organization), WFTO (World fairtrade organization), NEWS (Network of european wordshops) et EFTA (European fairtrade association). Bien qu'il n'y ait point de texte juridique qui définit les critères du commerce équitable, l'Organisation mondiale du commerce équitable (WFTO) a identifié dix normes de ce commerce, il s'agit, principalement, de la création d'opportunités pour les producteurs économiquement en situation de désavantage, la transparence et la crédibilité, le développement de la capacité individuelle et de l'autonomie des producteurs, le paiement d'un prix juste, un environnement de travail sain et sûr, le respect des lois et des normes sociales, notamment pour le travail des enfants, l'application de méthodes responsables de production et le respect de l'environnement... Cette description du commerce équitable et de ses principes fait de ce dernier l'une des alternatives de développement les mieux adaptées à la Tunisie; en effet, la Tunisie, qui a survécu pendant des années aux mauvaises pratiques économiques et commerciales et dont les populations les plus défavorisées ont fini par se soulever et par dénoncer l'injustice et la marginalisation, aurait besoin d'un modèle équitable qui permettrait aux régions désenclavées et à leurs habitants d'accéder à des ressources durables et sûres. En effet, le commerce équitable se présente comme la solution idéale pour pallier aux problèmes des régions intérieures, au chômage et à la pauvreté. Il permettra, en effet, à cette population d'être intégrée dans un circuit commercial qui protège ses droits et de passer outre l'exploitation de certains intermédiaires. Par ailleurs, les régions intérieures tunisiennes regorgent de richesses et de savoir-faire, un patrimoine qui n'est pas encore exploité de la manière qu'il convient. Tous ces facteurs dictent de se pencher de près sur les moyens qui permettraient de développer le commerce équitable en Tunisie, problématique qui fut soulevée lors d'une table ronde, récemment organisée par la chambre régionale des femmes chefs d'entreprise de Tunis ( Utica), la chambre nationale de l'import export (Utica) et le portail « Tunisie équitable ». la table ronde a permis de se pencher sur trois questions, à savoir comment créer une dynamique autour du commerce équitable, comment encadrer au mieux les producteurs sur le terrain et la question de la certification. La rencontre dont l'objectif était de créer une synergie autour d'une thématique encore méconnue en Tunisie et de créer une dynamique multirégionale et multiprofessionnelle pour faire bénéficier le maximum de petits producteurs des avantages du commerce équitable a été une occasion pour présenter l'état des lieux du commerce équitable en Tunisie et pour évoquer les perspectives d'un modèle qui serait parfaitement adapté au contexte actuel de la Tunisie.