Au-delà du résultat final, de l'accession en Ligue I et de ses conséquences directes, le couronnement de l'OK et du SG vient récompenser des mois de travail... La roue tourne Chef de file de la Ligue II, tout au long de la saison, «la Stayda» a joué avec le feu à l'approche de la ligne d'arrivée. Certes, le départ en trombe des camarades de Karpa leur a permis de prendre le large assez tôt, mais une certaine baisse de régime a failli leur être fatale. Lors de la phase retour, le SG s'est essoufflé, alors que dans le rétroviseur du leader, Msaken, Korba, Grombalia et Ben Guerden sont restés à l'affût, profitant de la moindre distraction du duo de tête. A l'approche de l'épilogue du championnat de la ligue II, certains «lièvres» ont certes décroché (GS et Msaken) mais le SG a tenu bon, bien que péchant tantôt par un manque de ressources (rejoint plus d'une fois au score alors qu'il menait au tableau d'affichage). Indépendamment de tout aléas d'ordre structurel ou conjoncturel, l'accession du SG est tout aussi logique que méritée. Le club phare de la ville de Gabès (avec l'ASG) a achevé la compétition avec des statistiques qui en disent long sur son potentiel: seconde meilleure attaque du championnat et meilleure défense de la compétition. De Kais Yâakoubi à Tarak Thabet, en passant par Kamel Zouaghi et Mohamed Jelassi, le SG a pris de la hauteur, sans brûler les étapes, atteignant finalement l'élite au bout de la souffrance et de l'effort. En «rouge et noir»... Pour retrouver trace d'une performance à la hauteur de celle signée par les Keffois récemment, il faut remonter loin. Très très loin. L'OK n'a pas évolué en Ligue I depuis la saison 98-99 et a même touché le fond en 2005 avec une amère rétrogradation en ligue III. La saison suivante (en 2006), l'équipe de Mourad Chebbi a terminé sur le podium (3e), ce qui en dit long sur la valeur des «Rouge et Noir». C'est dire qu'aucun puriste n'est vraiment surpris par la dernière épopée de l'OK dont la récente « chevauchée» lui a permis de coiffer le SG au poteau et de s'emparer de la pôle position sur le fil. Une juste récompense pour un club historique où plusieurs entraîneurs valeureux se sont succédé, à l'instar de Maaloul, Mokhtar Tlili, Ali Ben Néji et Ammar Souayah. Toutefois, si l'OK est un club fantasque, il a eu aussi la «baraka» de son côté. Classé 13e lors de l'exercice précèdent, l'OK aurait dû passer à la trappe...mais la providence et la révolution l'ont maintenu en Ligue II, puis les choses se sont enchaînées cette saison avec un couronnement aussi mérité que spectaculaire. Imprévisible, cette formation keffoise l'est forcément. Démarrer sur les chapeaux de roue, au quart de tour, n'est pas la marque de fabrique de cette équipe. L'OK est monté en puissance au fil des matchs sans baisser la garde et sans vraiment perdre le contact avec les hautes sphères. A l'approche de la dernière ligne droite, l'OK a appuyé sur le champignon alors que des adversaires tels que Korba, Msaken, Moknine et Grombalia Sport n'ont pu tenir la cadence. Seul, Ben Guerden a gardé le cap sans pour autant atteindre l'objectif tracé. L'USBG, parlons-en. Voilà un club ambitieux qui a raté l'accession d'un cheveu. Frustrant certes, mais le palier supérieur atteint par les Sudistes leur donnera certainement des ailes dans l'optique de la saison prochaine. Un fait est certain, une jeune équipe, qui s'aguerrit dans l'urgence et la douleur, est en train de naître. Au-delà du classement de l'USBG, sur le podium à un point de la seconde place d'accessit, le succès «sudiste» est avant tout une construction collective, qui a pris le contre-pied de nombreux analystes. L'avenir est prometteur.