Encore un fait qui temoigne du retour de la violence politique en Tunisie, celui de la perturbation d'une réunion féminine interne au parti «Nida Tounès», hier, à Menzel Chaker, située dans le gouvernorat de Sfax. Selon Mohsen Marzouk, un des dirigeants de «Nida Tounès, une trentaine d'individus venus à bord de camions et armés de bâtons, ont fait irruption dans le local du parti, où se tenait une réunion interne de femmes, et ont agressé verbalement et physiquement les présentes avant de dérober des ordinateurs appartenant au parti. Qualifiant ces agresseurs de «voyous», ce dirigeant affirme détenir des informations selon lesquelles ces individus font partie du mouvement Ennahdha et que leurs noms, ainsi que les matricules des camions seront, dévoilés. «Plusieurs membres du parti ont été attaqués dont une femme, grièvement blessée», a-t-il déclaré, avant d'indiquer que son parti ne manquera pas de porter plainte contre les agresseurs. Mohsen Marzouk s'interroge, par ailleurs, sur la sécurité et se demande comment des gens armés de bâtons à bord de camions peuvent circuler dans le pays sans être inquiétés par la police, avant même de parvenir aux locaux du Parti. Montant au créneau, il explique que Nida Tounès peut très bien assurer la sécurité de ses militants et militantes mais que dans ce cas, le pays risque de sombrer dans l'anarchie, puisque, n'ayant plus confiance dans le système, chacun se protégera comme il peut. Ces agressions à répétitions contre des politiciens, des artistes et des représentants de la société civile, posent clairement la question de la sécurité qui se fragilise de jour en jour, et font du tort à la transition démocratique chère à la Tunisie de la Révolution. Nida Tounès porte plainte Le siège de Nida Tounès à Sfax a été attaqué hier après-midi par un groupe d'individus au moment où se tenait une réunion de militantes du parti, a indiqué Mohsen Marzouk, membre fondateur de Nida Tounès. Joint au téléphone par l'Agence TAP, M.Marzouk a indiqué que son parti portera plainte contre les auteurs de cette agression. «Plusieurs membres du parti ont été attaqués dont une femme grièvement blessée». Le représentant du parti dans la région, Mekki Jaziri avait accusé la Ligue des conseils de protection de la révolution d'être derrière cette agression qui a ciblé le siège du parti. «Une trentaine de barbus ont agressé physiquement et verbalement des femmes membres du parti et ont saccagé son local scandant des slogans hostiles à Nida Tounès et à son leader Béji Caïd Essebsi». Ces accusations ont été réfutées par le président de la Ligue, Hamadi Maâmer, qui a soutenu qu'il s'agit «de simples altercations» entre militantes de Nida Tounès et des groupes de citoyens.