Le large public ne le connaît sûrement pas, mais les férus de théâtre, si. Surtout ceux qui ont suivi le parcours de la troupe du Kef, depuis sa création par Moncef Souissi, fin des années 1960. C'est que Mohamed Ben Othman —c'est de lui qu'il s'agit— est l'exemple type du comédien modeste, sobre, qui ne cherche ni les louanges ni les lumières. Pourtant, il compte des dizaines et des dizaines de pièces, dont certaines ont été jouées sur les scènes les plus prestigieuses et où il a joué des rôles centraux. Le Centre des arts dramatiques et scéniques du Kef (Cadsk), qui a suppléé la troupe régionale et qui a pu compter sur le talent de cet artiste, n'a pas oublié Mohamed Ben Othman, un symbole dans le milieu des arts de la ville phare du nord-ouest et du théâtre tunisien, en général. C'est ainsi qu'il célèbre aujourd'hui, à partir de 16h00, le 40e jour de son décès, avec la participation d'artistes amis du défunt qui l'ont accompagné dans différentes activités et productions dans le cadre du théâtre amateur ou professionnel. Au programme, une vraie manifestation où il y aura des témoignages sur la vie et sur le parcours de Mohamed Ben Othman, une exposition retraçant son itinéraire, ainsi que des séquences de deux des pièces où il a joué, interprétées par Saber Sebti, Chams Bouchahda, Mongi Ouerfelli et Abdessalem Jmal. Il s'agit de la fameuse El Héni Bouderbala et de La brise de Rashomon. Un intermède musical et de poésie sera animé par Nidhal Khlifi qui improvisera quelques morceaux au luth, et par Hassan Chikhaoui qui déclamera des extraits de poèmes. En clôture, le public assistera dans la grande salle des spectacles du Cadsk à la création du centre Troq âssalij. A noter qu'à partir de l'année prochaine, une nouvelle manifestation portant le nom de «Journées théâtrales Mohamed-Ben-Othman du Kef» sera instituée par le même Centre des arts dramatiques et scéniques. La célébration du 40e jour du décès de cet homme de théâtre a, à vrai dire, commencé depuis hier au Kef, à Dar El Kahia par l'Association locale de sauvegarde de la Médina, et à la maison de la culture Sahbi-Mossrati. Une façon pour les Keffois de dire à Mohamed Ben Othman qu'ils ne l'oublieront pas.