La Fédération internationaledes ligues des droits de l'Homme (Fidh) et le Réseau euro-méditerranéen des droits de l'Homme (Remdh) ont exprimé, mardi, leurs préoccupations face aux abus constatés dans plusieurs procédures judiciaires devant la justice militaire et civile tunisienne, faisant craindre une instrumentalisation de la justice à des fins politiques. «Ces dérives portent un coup aux libertés fondamentales et au bon fonctionnement de la démocratie tunisienne», ont indiqué la Fidh et le Remdh dans un communiqué de presse conjoint. La Fidh et le Remdh appellent les autorités tunisiennes à respecter la liberté d'expression et à œuvrer à une justice indépendante qui garantit le droit à un procès équitable. La présidente du Fidh, Souhayr Belhassen, a affirmé que «la décision de la Cour d'appel militaire de Tunis à l'encontre de l'ancien conseiller du président tunisien, Ayoub Messaoudi, cautionne l'atteinte portée à la liberté d'expression et au débat démocratique», plaidant, à cet égard, en faveur de la réforme de la législation tunisienne afin de «restreindre la compétence des tribunaux militaires aux infractions commises par les forces armées». De son côté le président du Remdh, Michel Tubiana, a fait remarquer que «les irrégularités et les péripéties judiciaires commises dans l'affaire de Sami Fehri ne témoignent pas d'une bonne santé de la justice tunisienne».