Baptême en pente douce pour le pays organisateur, aujourd'hui en ouverture de la XIXe édition de la CAN Les Bafana Bafana, portés par les 90 mille spectateurs attendus au National Stadium de Johannesburg, partent avec les faveurs du pronostic face aux néophites du Cap-Vert, invités pour la première fois en phase finale de la CAN. «J'ai beaucoup d'informations sur le Cap-Vert, assure le sélectionneur Gordon Igesund. Mon staff a beaucoup travaillé sur le sujet, et nous avons des DVD, ainsi que des fiches sur les joueurs». Le technicien, quadruple champion d'Afrique du Sud, va pouvoir compter sur onze rescapés du Mondial 2010 où le pays de Nelson Mandela a énormément déçu en se faisant sortir dès le premier tour, ce qui n'était jamais arrivé durant la longue histoire de la Coupe du monde. «C'est bien d'avoir des hommes d'expérience», certifie le coach des coéquipiers du capitaine Bongani Khumalo, le défenseur central du PAOK Salonique (D1, Grèce). Pourtant, ce n'est pas vraiment la joie dans le camp de la nation arc-en-ciel. Battu par la Norvège (0-1), puis accroché par l'Algérie (0-0) dans sa phase préparatoire, le champion d'Afrique 1996 sur ses terres envoie aujourd'hui des signaux pas très rassurants. La presse locale se montre très prudente, employant un ton carrément sceptique. Elle ne trouve du reste aucun motif de s'enthousiasmer, sauf pour saluer la décision des joueurs de renoncer à leurs primes du premier tour. Une première dans l'histoire des sélections africaines. Après le Cameroun, les Bafana ? En attendant l'Angola et surtout le Maroc, grand favori du groupe A, le match de cet après-midi (16h00) n'est pourtant pas gagné d'avance pour le pays organisateur. Les Requins Bleus rêvent de créer la surprise. Même privés d'Odaïr Fortès, le milieu rémois blessé en dernière minute, les hommes de Lucio Antunes savent qu'ils n'ont rien à perdre dans l'affaire. Ce statut d'outsider leur réussit si bien comme le démontre leur exploit aux éliminatoires face au Cameroun (victoire 2-0) à Praïa. Conséquence : le géant camerounais, quatre fois champion d'Afrique, est bouté out de l'édition 2013. Les Nivaldo, Heldon et consorts ont tenu en échec (0-0) le Nigeria en match de préparation. Le petit poucet peut, en fait, se révéler un morceau indigeste pour les pensionnaires du groupe «A». «J'espère qu'une nouvelle ère commence pour nous», fait remarquer le coach sud-africain qui rêve d'une deuxième couronne continentale. Même un petit succès par le plus simple écart le satisfaira énormément puisque, on le sait, chaque coach espère voir son équipe monter en puissance sur la durée d'un long et exigeant tournoi.