Les élus du Mouvement Ennahdha à l'Assemblée nationale constituante (ANC) étaient divisés, vendredi, sur l'initiative du secrétaire général du mouvement Ennahdha, Hamadi Jebali, de former un gouvernement de compétences restreint et non partisan. Lors de la séance plénière consacrée à l'examen de la situation générale dans le pays (entamée mercredi, ndlr), le bloc Ennahdha était partagé entre un groupe d'élus qui soutiennent l'initiative, conduit par Zied Laâdhari, et un groupe qui s'y oppose conduit par Ameur Laârayedh. Zied Laâdhari a salué le «choix courageux» du chef du gouvernement de former un gouvernement de technocrates «pour éviter les tiraillements politiques», soulignant toutefois que l'assassinat d'un leader politique (Chokri Belaïd) ne doit pas se transformer en «une tentative d'élimination d'un adversaire politique», en allusion au parti Ennahdha. Pour Imed Hammami, la décision du chef du gouvernement est «une position responsable» motivée par une détermination à «privilégier l'intérêt du pays aux intérêts partisans». En revanche, le chef du bureau politique d'Ennahdha, Ameur Laârayedh, et le président du groupe parlementaire, Sahbi Atig, ont plaidé en faveur d'un gouvernement de coalition qui compte également des personnalités indépendantes. «La situation dans le pays nécessite un gouvernement de coalition auquel participent tous les partis», a-t-il insisté. S'agissant des groupes parlementaires, l'initiative de Hamadi Jebali a été soutenue par le groupe démocratique, le groupe Ettakatol et le groupe Liberté et Dignité, alors que les groupes CPR et Wafa se sont prononcés contre.